Jet Propulsion Laboratory

Photographie prise au JPL en septembre. On y voit le moteur ionique à grilles NEXIS de 70 cm de diamètre développé dans le cadre du programme Prometheus de la NASA. Le propulseur opère entre 15 et 25 kW et délivre une Isp de 7000 s.

Au début du mois de septembre, j’ai passé quelques jours au Jet Propulsion Laboratory (JPL). Le JPL est situé au pied des montagnes Saint-Gabriel à Pasadena en Californie, au nord de Los Angeles. C’est un institut cogéré par la NASA et le California Institute of Technology. Caltech, dont j’ai pu visiter une partie du campus, dont le célèbre Athenaeum, est l’une des Université américaine les plus prestigieuses et qui se place dans le peloton de tête de tous les classement internationaux. A ma grande surprise, le nombre d’étudiant à Caltech est très restreint ; ils sont un peu plus de 2000 actuellement. Le nombre et la taille ne font pas tout, loin de là, contrairement à ce que l’on nous rabâche en France. Mieux vaut miser sur la qualité des enseignements, le confort des étudiants et un haut niveau de recherche.

Mon séjour au JPL, sous une chaleur écrasante, s’est fait dans le cadre d’un séminaire sur le transport électronique turbulent dans les propulseurs de Hall auquel nous avons eu le plaisir et l’honneur d’être invités avec ma collègue Sedina Tsikata. Plusieurs jours de brainstorming dans une atmosphère sérieuse mais détendue. A l’américaine ! J’ai retrouvé à Pasadena plusieurs collègues et amis avec qui se fut un plaisir de travailler sur un sujet parmi les plus complexes en physique des plasmas magnétisés : Y. Raitses, A. Smolyakov, E. Choueiri, R. Hofer, I. Kaganovich, D. Goebel, I. Katz, J. Polk, I. Mikellides, B. Jorns, R. Lobbia, R Spektor… Le séminaire fut riche d’échanges, plein d’idées et fructueux en terme de clarification du problème et de stratégie d’attaque.

Nous avons naturellement eu droit à une visite personnalisée d’une partie du JPL (le site s’étend sur plus de 70 hectares). Nous avons eu le privilège d’accéder à la salle de contrôle des missions scientifiques vers laquelle toutes les données des sondes interplanétaires convergent. Nous avons également vu des modèles à l’échelle 1 des trois rovers martiens ainsi que la capsule (en cours de construction et de tests) qui emportera le prochain rover (lancement prévu pour 2020). Curiosity, qui s’est posé en août 2012 sur Mars, est particulièrement impressionnant ; 900 kg pour 2,9 m de long, 2,7 m de large et 2,2 m en hauteur.
Bien entendu, nous ne pouvions pas quitter les lieux sans être passé par le laboratoire de propulsion électrique du JPL. On a pu voir entre autres le propulseur de Hall XR-5 de Aerojet Rocketdyne en tir, le propulseur H6 (5 kW) dans sa version à écrantage magnétique, un propulseur en configuration MS de 300 W et le moteur ionique à grilles NEXIS de 20 kW. Ce propulseur ionique fut développé au début des années 2000 dans la cadre du projet Prometheus, qui fut stoppé en 2005, dont l’un des objectifs était l’exploration des lunes de Jupiter.

Très agréable semaine. Sur tous les plans. Je suis repartit plein d’énergie et d’idées. Mais avec un peu de frustration aussi. Quant on voit les rovers martiens, NEXIS, les missions en cours et les projets lancés comme le lanceur lourd SLS, Mars 2020 et A.R.M. (Asteroid Redirect Mission), on se demande pourquoi l’Europe, qui a pourtant les compétences et les moyens, n’est pas aussi ambitieuse ?

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