Congrès JPC 2016

Je m’apprête à quitter Salt Lake City dans l’Utah où je viens de passer quatre jours, sans voir grand chose de la ville et de ses environs d’ailleurs, confiné entre mon hôtel et le palais des congrès, qui, entre parenthèses, est gigantesque. On ne s’attend pas à un bâtiment aussi imposant dans une ville qui compte moins de 200000 habitants.

J’étais à SLC pour la 52ème édition de la Joint Propulsion Conference, qui est une référence aux Etats-Unis dans le domaine de la propulsion spatiale. C’est la troisième fois que je participe à ce congrès et je dois dire que cette édition était riche et intéressante en ce qui concerne la propulsion électrique. Ce fut aussi l’occasion de revoir de nombreux collègues et amis, d’échanger sur divers sujets et de préparer des travaux futurs.

Il y a eu beaucoup d’exposés, en particulier du JPL, sur le propulseurs HERMeS et la mission ARRM, de nombreux résultats sur les cathodes, plusieurs travaux très intéressants sur la micropropulsion (je reste impressioné par le développement des FEEP par Fotec en Autriche). La simulation numérique progresse également, avec une approche nouvelle pour traiter le transport électronique anormal qui inclue l’amortissement Landau par les ions.

Quant à moi, je présentais les récents travaux de l’équipe sur l’écrantage magnétique, où Magnetic Shielding en anglais. Les études ont été menées avec le propulseur ISCT200-MS, la version MS de notre propulseur à aimants de 200 W. L’exposé a eu un très fort impact dans la communauté et j’ai reçu de nombreuses, et sincères, félicitations. Il y a d’après moi trois raisons qui expliquent l’intérêt porté à nos travaux et l’enthousiasme de mes collègues :

  • le ISCT200-MS est le plus petit propulseur en MS au monde avec un écrantage de très bonne qualité,
  • nous avons utilisé une anode, qui sert aussi d’injecteur de gaz, fabriquée par impression 3D ; c’est la première fois que l’I3D est utilisée sur un propulseur européen, et la deuxième fois au monde,
  • nous avons prouvé par spectroscopie de LIF sur les ions métastables qu’il n’y avait pas d’ions avec une énergie supérieure au seuil de pulvérisation du BN-SiO2 au niveau de parois. C’est la raison principale à notre succès car il s’agit de la première preuve directe de l’efficacité de la configuration MS à réduire, voire supprimer, l’érosion des parois du canal de décharge, ce qui rallonge considérablement la durée de vie du système propulsif.

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