Germanophobie

Après l’effondrement de la Grèce, le Brexit des britanniques, la montée du populisme dans de nombreux pays de l’ex-bloc soviétique et ailleurs, l’arrivée au pouvoir des deux extrêmes en Italie est une nouvelle preuve de l’instabilité et de la fragilité de l’Europe. On est loin, très loin, de la grande puissance que l’Europe devrait être, capable de jouer à armes égales avec l’Amérique, la Chine, la Russie. Il est grand temps de repenser l’Europe, de remettre sur les rails l’idée d’une union protégeant ses citoyens et proposant une alternative à l’ultra-libéralisme et à la dictature. Si rien n’est fait dans des délais bref, le magnifique projet de Robert Schuman n’aura été qu’une belle utopie.

L’Europe a toujours été maltraitée par les hommes et femmes politiques. Même ceux qui en vivent en font très souvent un bouc-émissaire, l’origine de tous les maux. Si tout va mal, c’est in fine la faute à Bruxelles ! Il est certain qu’accuser l’U. E. est bien plus simple – et efficace politiquement – qu’une remise en question de ses (non-)actes et de ses choix.
Mais il y a encore plus grave et plus dangereux. Ce n’est pas réellement les parlementaires de Bruxelles que l’on blâme, mais les Allemands. Depuis des années, voire des décennies, on reproche à ce pays d’aller bien, trop bien. Et la bonne santé de l’Allemagne aurait des conséquences négatives sur les autres. Un comble à mes yeux. J’entends si souvent autour de moi en France, en Italie, en Grèce, en Espagne que l’Allemagne s’est enrichie sur le dos des autres et nous aurait conduit là où nous en sommes !
Quel ramassis de sottises qui manifeste simplement une grande jalousie. Si l’Allemagne se porte bien, ce pays ravagé par la guerre et à qui la réunification a coûté très chère, c’est d’abord grâce aux allemands, à leurs orientations, à leur pragmatisme, aux réformes menées. Nous sommes les seuls responsables de notre situation et de nos échecs. On ne peut pas rester les bras croisés, refuser tout changement, dépenser sans compter et espérer prospérer et préparer un futur radieux.
Alors stoppons d’être germanophobe par facilité et prenons nous en mains. Il faut désormais agir ou demain sera bien pire qu’aujourd’hui.

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