Space Propulsion 2018

L’édition 2018 du congrès Space Propulsion se tenait à Séville en Espagne du 14 au 18 mai.
Mon équipe était bien sûr sur place pour présenter des résultats de recherche sur l’écrantage magnétique des petits propulseurs de Hall (P < 300 W) et sur les cathodes/neutraliseurs.

Voilà d’après moi ce qu’il faut retenir de ce congrès :

      • Le nombre de participants avoisinait 700, ce qui démontre l’intérêt de ce congrès européen et sa place sur la scène internationale, son importance pour tous les acteurs du domaine et la bonne santé du secteur spatial.
      • Les travaux de R&D sur les micropropulseurs pour les satellites (CubeSats, micro- et mini-satellites)  prennent de l’importance avec une augmentation significative du nombre de laboratoires, instituts et entreprises (dont des startups) concernés. Aucun type de systèmes propulsifs n’est épargné avec des progrès à tous les niveaux : propulseurs, composants et systèmes. La « révolution d’échelle » est en marche avec à la clé un accès à l’espace plus simple, plus rapide, moins coûteux et des possibilités en termes de missions, exploitation et marché que l’on a encore du mal à cerner dans leur globalité.
      • De nouvelles expériences réalisées par mon collègue Martin Tajmar de l’Université de Dresden montrent qu’il est fort probable – comme je le pense, voir mon article du 2 janvier 2017 – que le concept d’EM-Drive ne génère aucune poussée, contrairement à ce que certains maintiennent depuis des années. Comme je l’ai expliqué à plusieurs reprises, la « poussée » qui semblait avoir été observée dans certaines manipulations est en fait un artefact, une erreur de mesure. Martin a par exemple expliqué lors de sa conférence au SP 2018 qu’il fallait prendre en compte les effets électromagnétiques (inductifs et capacitifs) au niveau des câbles et des structures. Il faut aussi se méfier des effets thermiques et des effets mécaniques dus à la pression de radiation du champ électromagnétique dans la cavité RF. Des expériences très minutieuses sont également en cours au NRL (voir le congrès IEPC 2017). Je suis convaincu qu’elles aboutiront à la conclusion que l’EM-Drive ne génère aucune force et que la loi de conservation de la quantité de mouvement n’est pas violée.

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