Le serpent qui se mord la queue

F. Hollande a donc décidé de maintenir le cap fixé au moment de l’élection présidentielle en limitant le déficit public de la France à 3 pourcents du PIB pour l’année 2013. C’est un effort sans précédent dans l’histoire du pays qui est ainsi demandé aux citoyens et aux entreprises puisqu’il faudra trouver plus de 30 milliards d’euros. La répartition est grosso mode de un tiers, un tiers, un tiers entre l’augmentation de l’impôt sur le revenu, l’augmentation des taxes sur les entreprises et la réduction des dépenses dans les ministères.

C’est un défi très osé de garder le cap des 3 pourcents en pleine crise économique et financière – l’objectif final est d’atteindre l’équilibre budgétaire (0 % de déficit) en 2017, soit à la fin du mandat de l’actuel président – d’autant plus que le calcul de la somme a trouver a été fait sur une hypothèse très optimiste à mes yeux d’une croissance de 0,8 % l’année prochaine. Je m’attends plutôt à une croissance proche de zéro.
La rigueur imposée va en effet certainement entraîner une chute sans précédent de la production, de l’investissement, de la consommation et de la création de richesses, les ménages et les entreprises, du moins celles qui survivront, préférant économiser et attendre des jours meilleurs, en souhaitant qu’ils arrivent.
D’où l’image du serpent qui se mord la queue ; la rigueur risque avoir une effet contraire à celui escompté et creuser encore plus le déficit. Les conséquences risquent également d’être désastreuses pour le chômage, en particulier celui des jeunes, diplômés ou non. Que va-t-il se passer si les taux atteignent des valeurs records ? Je crains que le remède proposé n’en soit pas un, bien au contraire.
J’espère avoir tord.

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