Poutine est un soviétique, un homme du passé qui n’a jamais accepté la chute de l’URSS. Mais il a un plan en tête, une vision claire depuis son arrivée au pouvoir il y a 22 ans, reconstruire l’empire, reprendre le contrôle. Il est désormais sans doute paranoïaque, usé par le pouvoir et l’isolement. Poutine a peur. Il, avec son clan, est effrayé par la démocratie. C’est en cela que l’Ukraine le gêne. Il redoute une contagion, des révolutions en couleur, malgré tous ses efforts depuis des années pour museler l’opposition, éliminer les voix dissonantes et proposer une seule vision – erronée et orientée – du monde et de l’Histoire. Vladimir Poutine est un homme dangereux. Nul ne sait où il va s’arrêter. L’invasion de l’Ukraine pourrait n’être que le début. Le premier objectif de Poutine est clair : éliminer le président ukrainien et mettre un pantin à sa place pour prendre le contrôle. Et ensuite ?
Février 2022. La guerre est de retour en Europe. L’ennemi, celui qui a attaqué sans proposer aucune négociation, n’est pas n’importe lequel car il s’agit de la Russie, grande puissance militaire et nucléaire avec un chef brutal et sans concession à la manoeuvre. L’Europe tente de s’organiser mais il y a de fortes divergences, l’Allemagne et l’Italie étant vitalement reliés à la Russie. L’OTAN, organisation que l’on croyait morte, se réveille et se prépare au pire. Des sanctions sont mises en place mais elles n’auront aucun impact à court terme, ne déstabiliseront pas Poutine et n’entameront en rien sa motivation. On peut avoir peur.
Cette guerre augure mal des évènements dans les décennies qui viennent. Une collaboration à grande échelle sur des sujets critiques comme l’énergie, les ressources et les changement climatiques semble impossible. C’est le repli sur soi qui pourrait s’imposer avec des rapports violents.
Cette crise tragique, je pense ici à mes amis et collègues ukrainiens, peut, doit, être une opportunité de grands changements. L’Europe doit comprendre qu’elle est trop dépendante de l’extérieur, qu’elle n’a pas les capacités de se défendre et de peser dans la géopolitique mondiale, que les rangs doivent être resserrés et qu’elle doit parler haut et fort d’une seule voix. L’Europe doit changer. Dans le cas contraire, elle disparaîtra et d’autres prendront la place.