A. R. M.

Il s’agit de l’abréviation anglaise pour Asteroid Redirect Mission. Une traduction littérale est difficile même si on comprend la signification des termes. Je suggère : mission capture et rapatriement d’un astéroïde.
J’ai entendu parler pour la première fois du projet d’une mission spatiale ARM il y a quatre ans lors d’un congrès international. J’ai tout de suite accroché à l’idée que je trouve à la fois belle et ambitieuse. La mission avait pour objectif la capture d’un astéroïde suivit de sa mise en orbite autour de la Lune avant une phase d’exploration voir d’exploitation par des astronautes. Il y a quelques jours, la NASA a révélé le scénario finalement retenu pour ARM. Les ambitions ont été un peu revues à la baisse. Il ne s’agit plus désormais de rapatrier un astéroïde mais seulement un morceau d’astéroïde sous forme de rocher, de bloc (boulder en anglais). De plus amples informations sur le contenu et le déroulement de la mission sont également disponibles dans la revue en ligne Space News que toutes les personnes concernées de près ou de loin par l’astronautique connaissent bien.
La mission ARM garde cependant toute sa superbe. Et je regrette une fois de plus que l’Europe ne propose rien d’aussi excitant. Cette mission va permettre de tester de nouvelles technologies, en particulier la propulsion électrique à forte puissance, pierre angulaire de l’exploration du système solaire, qui trouveront sans doute des applications dans de futures missions de conquête de la planète Mars.

En plus d’un évident gain en termes de connaissances technologiques, il y a je crois un réel intérêt scientifique et sociétal à satelliser un astéroïde en orbite lunaire. Premièrement, une étude fine sur une longue période de sa structure et de sa composition permettrait de mieux comprendre la formation de notre système planétaire. Deuxièmement, une meilleure connaissance générale des astéroïdes est nécessaire pour envisager des stratégies crédibles de déviation en cas d’impact possible. Troisièmement, il faut au plus vite estimer l’intérêt d’une exploitation par l’humanité des ressources qui sont contenues dans les astéroïdes, comme des minerais de métaux rares dont les hautes-technologies raffolent.
Il y a tout de même un point qui m’échappe. La NASA explique à qui veut l’entendre que la mission ARM, en particulier la phase finale au cours de laquelle des astronautes seraient envoyés sur le rocher pour l’analyser, est nécessaire pour la préparation de missions visant à déposer des hommes sur Mars. Je ne comprends pas cet argument. Je ne suis pas le seul. On trouve plusieurs critiques en ligne, dans les journaux et les magazines. Une base lunaire, telle que les russes et les chinois l’envisagent, n’est-elle pas la meilleure des premières étapes vers la planète rouge ? Je suis convaincu que oui. Les américains ont bizarrement abandonné cette option. Pour quelles raisons ? Difficile à dire. Peut-être par choix politique car la construction d’une base lunaire était prévue dans le programme Constellation que le président Barack Obama a annulé peu de temps après son élection.

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