Archives de catégorie : Politique

2024 s’en va

L’année 2024 est sur le point de se terminer. Voilà les grands, de mon point de vue, faits qui on marqué les 365 jours écoulés, le tout dans le désordre chronologique :
Le congrès international IEPC que j’ai organisé à Toulouse en juin, la visite (ma première) de la grotte de Lascaux, le séjour en famille à San Sebastian cet été, la poursuite de la guerre en Ukraine, le conflit israélo-arabe, le vol du Starship de Space X et la récupération du premier étage, notre campagnes de vols en apesanteur dans l’Airbus A310 Zero G de Novespace, l’élection sans appel de D. Trump à la Maison Blanche, le décès de Maïté, M. Blanc, F. Mitterrand, S. Doherty, C. Lévy…, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris avec les cérémonies d’ouverture (grandiose) et de clôture, l’entrée au collège de notre fils.

L’année 2025 est désormais devant nous. Dans le contexte mondial actuel et avec l’arrivée prochaine au pouvoir de D. Trump et ses copains milliardaires il me semble que rien de bon ne s’annonce pour le monde et son avenir. Un retour en arrière est en cours. L’ouverture et les accords internationaux vont laisser la place aux rapports de force et à l’intimidation, au repli sur soi et aux relations bilatérales, le fameux  » deal  » de D. Trump. Un monde où le plus fort gagne et impose sa vision aux autres. A ce jeu, ni l’Europe ni la France ne sont prêtes.

Veille d’élections

En 1990, alors que le mur de Berlin s’effondrait et que l’empire soviétique tombait en miettes, Francis Fukuyama écrivait un ouvrage devenu célèbre intitulé La fin de l’Histoire. Le capitalisme et la démocratie venaient de triompher. Point final. Il ne restait plus qu’à profiter et à regarder la démocratie et le bonheur s’épanouir sur notre planète. On pouvait y croire. J’étais un jeune adolescent à l’époque et comme des millions d’autres, j’y ai cru. L’avenir allait être radieux.
Des doutes ont commencé à émerger en septembre 2001. Le monde redevenait complexe. Les nantis de l’histoire prenaient leur première claque. Et puis le climat s’est dégradé avec la monté du terrorisme islamiste, l’arrivée de la Chine sur la scène internationale, l’échec de la démocratisation du monde, le rebond de la Russie du mauvais côté de l’histoire, sans oublier l’épuisement de ressources, comme l’eau potable, l’effondrement de la biodiversité et les changements climatiques. Que du beau en perspective. A l’aube de la moitié de ce siècle, je ne serai pas surpris de lire un livre l’intitulé cette fois La fin de la démocratie. Je suis désormais assez convaincu que la démocratie ne sera qu’une parenthèse dans ce monde, résultat d’une guerre mondiale, tout comme la classe moyenne. On en reparle dans vingt cinq ans.

Quant à demain, il faut s’attendre au pire. Les plus durs partisans de Trump n’accepteront pas une deuxième défaite (s’ils perdent) alors qu’ils sont convaincus que leur adversaire triche depuis le début. L’Amérique peut basculer. Attendons de voir et retenons notre souffle.
Quant à l’Europe, elle risque d’être perdante dans les deux cas de figure, faute de s’être organisée et préparée, mais sans doute plus si DT l’emporte. Et je ne parle pas de l’Ukraine…

Elections législatives. Et maintenant ?

Personne n’avait anticipé la chute du RN, la structuration de la gauche et un certain maintient du camp présidentiel. Un tiers, un tiers, un tiers. Voilà un bon résumé de la situation à l’assemblée nationale ; Pas de majorité pour gouverner.
Il va falloir faire des alliances mais en prenant en compte le vote des français et les messages envoyés. Pas si simple. Il va falloir trouver un premier ministre qui fasse consensus. Pas si simple, voire impossible. Les jours à venir vont être passionnants sur le plan politique. Mais le risque est réel. La France pourrait se retrouver bloquer, au point mort, sans dynamique. On pourrait aussi avoir un gouvernement qui met en place des mesures économiques et sociales stupides et démagogiques qui finissent de faire s’écrouler le pays. La France ne vit pas isolée sur cette planète. Les regards sont braqués sur nous, et ce n’est hélas pas uniquement à cause des Jeux Olympiques à venir.
J’ai écrit il y a quelques jour que notre Président E. Macron avait convoqué de élections législatives anticipées pour donner le pouvoir à l’extrême droite et ainsi l’affaiblir avant l’élection présidentielle de 2027. Je le pense toujours. Mais le calcul n’était pas le bon. Je ne peux pas lui en vouloir. J’aurais moi aussi négligé la formation d’un bloc de gauche soudé (en deux semaines la tâche semblait irréaliste) et sous-estimé l’élan républicain qui a barré la route au RN. C’est dit.
Et maintenant que fait-on ?

Dissolution

Le résultat des élections européennes en France est tout sauf une surprise. Qui ne l’avait pas vu venir ? Depuis des années, voire des décennies, la société française dérive et décline. Le rassemblement National rafle donc la mise avec presque trois fois le score du parti présidentiel avec 30 sièges contre 13. Ce dernier arrive néanmoins en seconde place après une campagne difficile. On notera la belle percée des socialistes conduit par Raphaël Glucksmann avec 13 sièges également. Est-ce un signe, ou une simple anomalie ?
Quelques heures après l’annonce des résultats, le Président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale et la tenue d’élections législatives anticipées au début du mois de juillet. Tout le monde a été pris de court me semble-t-il. La secousse va être forte. On ne va parler que de ça dans les prochains jours et les prochaines semaines. Nul doute que des partis et des groupes vont exploser, que des alliances irrationnelles se formeront, que certains la joueront en solo. Ça va tanguer. Reste à voir aussi ce qu’en disent les citoyens français. Une chose est certaine de mon côté, j’irai voter le 7 juillet prochain.
Pourquoi ? Voilà la question qui brûle aujourd’hui toutes les lèvres. Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il choisi cette voie alors que rien ne l’y obligeait ? Je ne suis pas dans la tête du Président ; je ne peux donc pas répondre. Personne à part lui et quelques proches ne peut le faire. L’Histoire nous éclairera. Par contre, je peux donner un avis. Je pense qu’il a bien fait, pour deux raisons. Premièrement, E. Macron a cette fois pris conscience de son échec et écouté le peuple. Qu’aurait-on lu et entendu s’il n’avait rien fait ? Comment auraient réagi les français ? Je n’ose l’imaginer. Avec ce choix assumé, la parole est à nouveau donnée aux citoyens. Deuxièmement, et c’est à mes yeux la véritable raison, il faut éviter que l’un des extrêmes gagne l’élection présidentielle de 2027 (le RN en particulier est dans le collimateur). Il faut donc donner du pouvoir à ces gens, les laisser s’organiser autant qu’ils le peuvent et faire des propositions et un programme, voire les laisser gouverner, pour montrer que la solution aux maux de la société n’est pas à chercher dans cette voie.
Aux urnes donc.
Quoi qu’il advienne, il faudra avancer.

A. N.

La nouvelle, lue dans un journal en fin de journée, m’a atterré. Je savais qu’un jour cela adviendrait. Mais au fond de moi j’espérais qu’il s’en sorte. Hélas…

Il l’a eu. Ils l’ont eu. Ils doivent sourire et célébrer cette disparition. Un de moins en travers de la route du Tsar. Que l’opposant russe Alexeï Navalny repose en paix, lui l’homme courageux qui n’a jamais cessé de dénoncer la corruption, la violence, la folie et la nature criminelle du régime de Poutine et ses sbires. Espérons qu’un jour, que j’espère proche, ils paieront pour leurs crimes, pour le mal fait à tant d’âmes.

Il faut se battre, non pas contre la Russie, pays et peuple opprimés par ses dirigeants depuis des siècles, mais contre les dirigeants russes, Vladimir Poutine en tête. Aidons l’Ukraine à gagner cette guerre, et préparons-nous à montrer les dents. Le nouveau Tsar rêve d’un nouvel empire, de la grand Russie, peu importe le prix à payer pour les autres. Il ira jusqu’au bout à moitié fou devenu. Barrons-lui la route pour que la démocratie triomphe sur les dictatures et les oligarchies, pour envoyer un signal à Xi Jinping, Kim Jong-un et tous les autres despotes.

Je vous invite à lire l’ouvrage intitulé « Le mage du Kremlin » de Giuliano da Empoli pour mieux comprendre le pouvoir Russe et la période que nous traversons.

IEPC 2022

Me voilà de retour des Etats-Unis. Je viens de passer une semaine à Boston dans le Massachussetts où j’ai assisté à la 37ème édition du congrès International Electric Propulsion Conference organisée par mon collègue et ami le Professeur Paulo Lozano sur le campus du célèbre MIT.
Cette année l’atmosphère était particulière, période post- Covid oblige. L’IEPC aurait du avoir lieu en 2021 après l’édition de Vienne en 2019 mais la pandémie nous a obligé à décaler d’un an. Il y a avait un réel plaisir de se revoir après 3 ans. Retrouvailles en famille en quelque sorte et retour à une certaine normalité. Pendant une semaine nous avons pu passer du temps ensemble, partager nos travaux et nos avancés, discuter du futur de la propulsion électrique et des directions à suivre pour les années à venir.

Une fois encore le congrès fût riche de recherches innovantes, de nouveaux résultats et de nouvelles voies ouvertes par une jeune génération et par les très actives et nombreuses startups. Je retiendrai les avancés sur les PEH à écrantage magnétique, la micropropulsion qui avance à grands pas et quelques présentations surprenantes sur des diagnostics et le couplage diagnostics-simulations numériques.
Quant au dîner de Gala, je n’oublierai pas la vue magnifique sur Boston et son port depuis le 33ème étage d’un superbe gratte-ciel dans la célèbre State Room. Quel spectacle en particulier à la tombée de la nuit lorsque la ville s’illumine.

J’ai aussi profité de cette semaine pour visiter cette ville de Boston si particulière, si différente du reste. Je n’y étais pas retourné depuis 1998 lors de mon tout premier séjour aux USA. La ville n’a pas réellement changé si ce n’est de nombreuses constructions nouvelles mais harmonieuses. L’atmosphère unique est là, toujours là et la magie opère. Voilà une ville américaine où je pourrais vivre tant elle est liée à la vielle Europe.
J’ai aussi assisté, par hasard en fait, à une manifestation géante contre l’abrogation par la court suprême de l’arrêt Roe v. Wade (datant de 1973). Le choix du droit à l’avortement est ainsi redonné par la court majoritairement républicaine à chacun des États. Un retour en arrière, un coup dur pour les femmes et le droit de disposer de leur corps. Le côté sombre des Etats-Unis, une démocratie pilotée par 9 juges nommés à vie. Etrange conception de la liberté et de la démocratie. Le paradoxe américain. Je crains hélas que ce coup d’épée ne soit pas le dernier car la droite ultralibérale, croyante, fanatique et raciste a su tisser sa toile au cours des dernières décennies afin d’imposer sa vision du monde au pays.

Avant de conclure, je tiens à féliciter une fois encore mon ami Alec Gallimore de l’Université du Michigan et Dan Goebel du JPL pour la médaille Stuhlinger qu’ils se sont vu remettre lors de cette 37ème IEPC. C’est de loin mérité car vos contributions respectives à la propulsion sont immenses.
Je souhaite aussi rappeler que j’organiserai avec mes amis L. Garrigues (CNRS) et A. Rossi (CNES) la prochaine édition de l’IEPC. Elle se déroulera dans la ville rose en juin 2024. Nous mettrons tout en oeuvre pour que cette 38ème conférence soit une réussite et une vitrine pour la Propulsion Electrique en France.

EM acte II

Emmanuel Macron vient d’être réélu pour un second mandat avec environ 58,5 % des votes. Me voilà rassuré. Nous voilà rassurés. Les français ont choisi la raison en faisant barrage à l’extrême droite. On a sans aucun doute évité le pire à notre pays et à l’Europe. L’histoire ne s’arrête bien sûr pas là ; cette élection n’est qu’une étape. Il faut désormais construire ensemble en trouvant un point d’équilibre, chose difficile s’il en est. On peut néanmoins souffler un peu, regarder devant et se dire que tout n’est pas perdu et que le naufrage de la France attendra encore.

Mais il faut rester vigilant et poursuivre le combat sur tous les fronts contre le nationalisme et l’obscurantisme. La démocratie est fragile et elle n’est jamais définitivement acquise.

Il n’y a pas à choisir

Emmanuel Macron contre Marine Lepen. Les français ont choisi les deux finalistes de l’élection présidentielle il y a une dizaine de jours en finissant d’anéantir le Parti Socialiste et Les Républicains. Le parti d’extrême droite est présent au second tour, une fois encore. Le parti d’extrême gauche fait un score inattendu et loupe la qualification de un pourcent seulement. Rassemblés, les partis d’extrême droite représentent 32 % des votes exprimés. Comment en sommes-nous arrivés là en quelques décennies ? J’ai honte. Nous n’apprenons décidément rien de l’Histoire.

Aujourd’hui il ne s’agit pas de décider entre deux programmes politiques proches ou tout se joue sur quelques ajustements ou priorités. Il s’agit de choisir un modèle, une vision, un futur. La lumière contre l’obscurité. ML, qui n’est qu’une héritière sans grand talent, n’a pas changé, son parti non plus. Lisez attentivement son projet. Tout est réuni pour que la France s’effondre et l’Europe avec. Les vautours n’auront alors plus qu’à se servir sur ce champ de ruines. La France, mon cher pays, veut-elle vraiment se suicider ? Je n’ose y croire.

Je suis inquiet. Je ne l’ai jamais autant été avant une élection. L’avenir pourrait être sombre, très sombre. Je reste littéralement interloqué. Je digère lentement le résultat du premier tour. Je me prépare au pire même si à mes yeux il n’y a pas à choisir entre blanc et noir.

Dans quatre jours nous serons fixés.

Guerre en Europe

Poutine est un soviétique, un homme du passé qui n’a jamais accepté la chute de l’URSS. Mais il a un plan en tête, une vision claire depuis son arrivée au pouvoir il y a 22 ans, reconstruire l’empire, reprendre le contrôle. Il est désormais sans doute paranoïaque, usé par le pouvoir et l’isolement. Poutine a peur. Il, avec son clan, est effrayé par la démocratie. C’est en cela que l’Ukraine le gêne. Il redoute une contagion, des révolutions en couleur, malgré tous ses efforts depuis des années pour museler l’opposition, éliminer les voix dissonantes et proposer une seule vision – erronée et orientée – du monde et de l’Histoire. Vladimir Poutine est un homme dangereux. Nul ne sait où il va s’arrêter. L’invasion de l’Ukraine pourrait n’être que le début. Le premier objectif de Poutine est clair : éliminer le président ukrainien et mettre un pantin à sa place pour prendre le contrôle. Et ensuite ?

Février 2022. La guerre est de retour en Europe. L’ennemi, celui qui a attaqué sans proposer aucune négociation, n’est pas n’importe lequel car il s’agit de la Russie, grande puissance militaire et nucléaire avec un chef brutal et sans concession à la manoeuvre. L’Europe tente de s’organiser mais il y a de fortes divergences, l’Allemagne et l’Italie étant vitalement reliés à la Russie. L’OTAN, organisation que l’on croyait morte, se réveille et se prépare au pire. Des sanctions sont mises en place mais elles n’auront aucun impact à court terme, ne déstabiliseront pas Poutine et n’entameront en rien sa motivation. On peut avoir peur.

Cette guerre augure mal des évènements dans les décennies qui viennent. Une collaboration à grande échelle sur des sujets critiques comme l’énergie, les ressources et les changement climatiques semble impossible. C’est le repli sur soi qui pourrait s’imposer avec des rapports violents.
Cette crise tragique, je pense ici à mes amis et collègues ukrainiens, peut, doit, être une opportunité de grands changements. L’Europe doit comprendre qu’elle est trop dépendante de l’extérieur, qu’elle n’a pas les capacités de se défendre et de peser dans la géopolitique mondiale, que les rangs doivent être resserrés et qu’elle doit parler haut et fort d’une seule voix. L’Europe doit changer. Dans le cas contraire, elle disparaîtra et d’autres prendront la place.

Inspiration 4

SpaceX vient de mener le premier vol habité privé. Quatre personnes (deux femmes et deux hommes) ont fait plusieurs fois le tour de notre planète en orbite basse à bord de la capsule Crew Dragon pour quelques dizaines de millions de dollars. Le vol a duré trois jours et s’est terminé par un amerrissage au voisinage des côtes de la Floride. Après Virgin Galactic et Blue Origin, SpaceX nous projette à son tour dans l’ère du tourisme spatial.

La mission Inspiration 4 me laisse perplexe. Voire même dubitatif. Quel est le but d’un tel voyage ? Quelles valeurs y associer ? S’il s’agit juste de constater la rotondité de la Terre, pas besoin de prendre une fusée. On peut regarder des photographies prises depuis l’espace, prendre l’avion, regarder l’océan à l’horizon… Faire l’expérience d’un long vol en microgravité ? Frimer ? Gagner de l’argent ? J’avoue ne pas vraiment comprendre. Je ne parle même pas de la pollution engendrée, de l’impact climatique, des ressources gaspillées. Si ce genre de tourisme venait à croître à l’avenir, les conséquences globales sur l’environnement pourraient être désastreuses. Je pense qu’il y a aujourd’hui des enjeux bien plus importants que le développement du tourisme spatial.

J’ai toujours, depuis ma plus petite enfance, était fasciné par la conquête de l’espace, par l’Univers et ses mystères. J’en est même finalement fait mon métier. Mais je milite pour une vision scientifique et non ludique. C’est l’exploration du système solaire qu’il faut mettre en avant, non le divertissement d’une certaine élite.