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Loi Macron

L’intitulé exact est le projet de loi « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » porté par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron.
Ce vaste projet de loi concerne le travail du dimanche et le travail de nuits, les professions réglementées, la justice prud’homale, l’épargne salariale, les trajets en autocars et bien d’autres points détaillés dans un texte de 200 pages.
Cette loi fait parler d’elle et couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois. Si au départ il s’agissait de lutter pour le pouvoir d’achat et pour l’emploi, le projet a tellement été retaillé et modifié pour faire plaisir à divers groupes de pression qu’à la fin il ne reste plus grand chose. On est à des années-lumière d’une révolution libérale comme certains voudraient le faire croire. C’est mieux que rien, j’en conviens, mais ce n’est pas avec ces types de réformettes que l’on va sortir à grande vitesse le pays de la crise, relancer la sainte croissance et redonner le moral et l’envie d’avancer aux français.

La loi aurait donc dû être votée sans heurts cette semaine car elle modifie peu le paysage économique français et notre mode de vie. Et bien il n’en fut rien. Afin d’éviter un possible rejet, le gouvernement de Manuel Valls a dû faire appel à l’article 49.3 de la constitution. Le texte est passé et la motion de censure déposée par la droite n’a pas abouti.
Mais cet épisode de la vie politique française en dit long sur l’état du pays.
La France est paralysée. Tout le monde est d’accord pour faire des réformes – jugées nécessaires et urgentes d’après les sondages – mais à condition qu’elles concernent les voisins. Pas moyen d’avancer alors que le pays compte 5 millions de chômeurs, sans doute 10 millions de personnes qui vivent dans la pauvreté, souffre d’une croissante atone et possède une dette colossale qui enfle à chaque seconde.
Pendant ce temps-là les autres avancent. La France elle s’enfonce un peu plus chaque jour qui passe. Certes la France est encore un pays qui compte et qui pèse sur la scène internationale, mais pour combien de temps ? Et sur le plan intérieur, combien de temps avant la tempête ?

En marche pour Charlie.

J’ai participé ce matin avec mon fils Paco à la marche silencieuse organisée à Orléans à la mémoire des 17 victimes des terroristes et pour la liberté de pensée et d’expression sous toutes ses formes.
Rassemblement impressionnant. La foule partout, de la mairie à la place du Martroi. Nous étions 22000 d’après ce que j’ai pu lire. Paco et moi avons marché dans le silence et le recueillement, avec tous ces autres, connus ou inconnus. Des Je suis Charlie tout autour. Des crayons aussi. Moment fort et intense. Et que dire de ces vagues d’applaudissements qui remontaient le long cortège. Paco a suivit le mouvement et le rythme, comme les autres enfants. Je suis si fiers de ce petit bonhomme.

Nous étions plus de 700000 dans toute la France. Beau symbole. Bel élan collectif. Demain dimanche il y aura encore plus de monde à Paris. Demain dimanche la France à rendez-vous avec son Histoire.
Cette France multicolore et déterminée, je l’aime et j’en suis fiers. Cette France touchée, cette France qui pleure ses morts mais cette France debout. Nous sommes là, présents malgré l’horreur et la peur, au nom de la liberté. Nous sommes déterminés à lutter contre le fondamentalisme et l’obscurantisme. Messieurs les djihadistes et les fanatiques de tous bords, sachez-le, on ne se couchera jamais. La bataille sera longue et coûteuse, mais la liberté d’être n’a pas de prix.

Thomas Piketty refuse la légion d’honneur

C’est la grande nouvelle – le buzz – de ce début d’année 2015. L’économiste français Thomas Piketty a fait savoir qu’il refusait sa nomination au grade de chevalier de la légion d’honneur. Hors du cercle des économistes et des universitaires, monsieur Piketty est surtout connu pour être l’auteur de l’essai intitulé « Le Capital au XXIe siècle » qui s’est vendu à travers le monde à plus de 1,5 millions d’exemplaires.

Je soutiens l’économiste dans sa démarche alors que son acte est loin de faire l’unanimité. Il explique son geste par l’absurdité de voir les récipiendaires de la légion d’honneur choisi par les membres du gouvernement, dont bien sûr le Président de la République. Au-delà de la raison invoqué, il y certainement un pied de nez à François Hollande qui, après son élection, l’a rapidement écarté de son cercle et a rapidement abandonné l’idée d’une grande réforme fiscale que Piketty suggérait, bien qu’il l’ait promis au cours de sa campagne électorale. De plus, alors que les travaux académiques de Piketty sont considérés dans de très nombreux pays dont les Etats-Unis et l’Angleterre où il est lu, reçu et écouté, rien du côté de l’Elysée. C’est presque un inconnu en France, tout du moins dans les hautes sphères de l’état. Alors, juste retour des choses ? Oui. Pour moi Thomas Piketty par son attitude montre qu’il est intellectuellement honnête et fidèle à ses idées et à ses engagements.

Je considère qu’aujourd’hui la légion d’honneur n’a plus de sens. Hélas, les français s’en sont désintéressés depuis bien longtemps. Mais il ne faut pas supprimer cette distinction. Au contraire, il faut lui redonner ses lettres de noblesses et en faire un symbole fort, ce que Napoléon avait en tête. Il faut d’abord reconsidérer les critères d’attribution : service rendu à la France, oeuvre exceptionnelle, engagement sans faille, conduite exemplaire par exemple. Ensuite il faut modifier le processus de sélection et d’attribution pour éviter le copinage et les dérives malsaines. Il faut créer un comité ad hoc composé en majorité de personnes de la société civile et prévoir une procédure de renouvellement rapide de ses membres. Enfin il faut limiter le nombre des gradés. La promotion du 1er janvier 2015 compte 691 personnes décorées, de quoi s’y perdre et dévaluer la portée du titre.

Je profite de ce billet pour faire une parenthèse. Dans la promotion 2015, on trouve l’économiste Jean Tirole, fondateur de l’Ecole d’Economie de Toulouse. En octobre dernier, Jean Tirole s’est vu décerner par la fondation Nobel le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel. Il ne s’agit pas formellement d’un véritable prix Nobel car le prix Nobel d’économie n’existe pas. Seuls cinq prix Nobel sont officiellement attribués : en Physique, Chimie, Littérature, Médecine et pour la Paix. Cela n’enlève naturellement rien à la grande valeurs des recherches de Jean Tirole.
De même, il n’y a pas de prix Nobel en Mathématique. On remet à la place tous les quatre ans les Médailles Fields.

Il est de retour (Acte II)

Non, cette fois-ci il ne s’agit nullement d’Adolf Hitler.
Qui alors ?
Nicolas Sarkozy bien sûr ! C’est officiel. Il a annoncé sur sa page Facebook son retour dans les affaires politiques et sa participation aux élections primaires de l’UMP pour désigner le candidat à l’élection présidentielle.
Ce n’était pas une surprise. On s’y attendait tous, malgré les affaires et le bilan très mitigé de son quinquennat.

Il revient en sauveur de la France, en homme providentiel, en élu. C’était mieux avant F. Hollande. Se sera mieux après. De toute façon, il n’y a pas d’alternative. Il est le seul à pouvoir redresser le pays.
Voilà. La bataille pour 2017 vient de commencer, à deux ans et demi de l’échéance.
Quant à l’issu de cette élection… Tout me semble déjà joué, même si nous vivons, et tant mieux, dans une démocratie. Nicolas Sarkozy sera le prochain Président de la France. Il le sait lui aussi. Il ne serait pas revenu sans être quasi-certain de sa victoire.
Il va balayer A. Juppé aux primaires. Ce dernier n’a ni les soutiens ni les moyens financiers de NS. Autrement, les statuts de l’UMP seront modifiés pour liquider les primaires. NS sera (est) le candidat de la Droite. Les socialistes et les centristes seront éliminés au premier tour en 2017, ils le savent. Aucune chance, quel que soit le candidat et le discours. Pour la Gauche il est trop tard? Le mal est fait. Marine versus Nicolas, donc. Et Nicolas gagnera. Certes, la victoire ne sera pas celle de J. Chirac en 2002 avec son score de dictateur car ne nombreux citoyens de Gauche et du Centre ne lui offriront pas leur voix. Mais il l’emportera, j’en suis persuadé. Reste à savoir ce qu’il fera de cette victoire…

Quand la Russie attaquera l’Ukraine

Et si la Russie s’apprêtait à attaquer l’Ukraine, dans quelques jours ou quelques semaines ? Je crains très fort que cette éventualité aux conséquences dramatiques ne soit hélas des plus réalistes.
Le conflit s’enlise et une étape a été franchi en juillet après la destruction de l’avion de la Malaysia Airlines sans émotion et sans réaction particulière des russes. Depuis plusieurs jours la Russie masse des troupes à la frontière Est et se prépare sans doute à venir en aide aux séparatistes pro-russes qui perdent du terrain. De son côté l’Ukraine mobilise ses réservistes. Et je ne parle pas des sanctions économiques qui se font écho.

Alors que l’on vient tout juste de marquer les 100 ans du début de la première guerre mondiale, un conflit risque une fois de plus de s’abattre sur l’Europe. J’ai encore du mal à y croire. Et pourtant tous les événements conduisent à la même conclusion : une guerre se profile à l’horizon.
Le président Russe Vladimir Poutine semble avoir choisi son ennemi : l’Occident. Nous voilà donc revenus des décennies en arrière.
Mais Poutine et son entourage se trompent d’ennemi.
Bien sûr je ne pense pas qu’un tel conflit, s’il avait lieu, dégénère en une 3ème guerre mondiale. Ce n’est pas le but recherché. Poutine veut pour moi semer le doute et montrer que la Russie a retrouvé de sa splendeur et de son influence. De l’autre côté l’Europe et l’OTAN n’interviendront probablement pas pour éviter une escalade désastreuse. Mais cette guerre régionale, qui pourrait s’éterniser, va affaiblir l’Europe et la Russie et sans doute avoir un impact négatif sur l’économie du reste du monde.
Un conflit Russie-Ukraine profiterait à tous ceux qui sont en guerre contre nos démocraties, notre mode de vie et de pensée. Je pense d’abord et surtout aux islamistes radicaux et aux djihadistes de tous bords qui rêvent d’installer un califat planétaire. Une guerre et une récession seraient du pain béni pour eux car nos états s’en retrouveraient affaiblis et notre attention serait détournée leur laissant du champ libre pour gangrener nos sociétés.
Nous n’en sommes pas encore là, bien sûr. J’ose espérer qu’aucune des parties ne tombera dans le piège d’un engrenage infernal.

13 à la fin

L’Assemblée Nationale a adopté cette nuit, après de longs débats, la nouvelle carte à 13 régions proposée par les socialistes.
Dans cette France du futur, mon Limousin natal fusionne finalement avec les régions Poitou-Charentes et Aquitaine. Cela me convient parfaitement et me paraît sensé.
Par contre la région Centre, dans laquelle je vis depuis plus de 12 ans, reste seule. Le contour ne sera donc plus celui de la DR8 du CNRS. Après la Corse – mais qui est un cas à part – le Centre sera la région la moins peuplée et celle dont le PIB est le plus faible, d’après les informations que j’ai pu trouvé sur le site du journal Le Monde.

Reste désormais à voir si cette transformation de fond, et qui pour moi va dans le bon sens, celui de l’Histoire, permettra aux pays de faire des économies. Comme je l’écrivais récemment, j’émets des doutes.

Réforme territoriale

La réforme territoriale promise par le Président F. Hollande avance lentement, très lentement.
Ce n’est pas une véritable surprise. Nous sommes en France, un pays où le consensus reste difficile à trouver, même dans des situations où il y a urgence.
La nouvelle proposition du jour : fusionner le Limousin avec l’Aquitaine, plutôt que de créer une grande région Centre-Limousin-Poitou-Charente. Pourquoi pas ? En tant que Limousin, je n’ai pas de réelle préférence. La première solution me semblait plus logique et plus équilibrée. Peu importe au final, mais avançons.

Comme je l’écrivais il y a quelques jours, réduire le nombre de Région pour leurs donner une taille et un poids à l’échelle de l’Europe est une bonne chose à condition que cela s’accompagnent de simplifications de fonctionnement et d’économies (en réduisant par exemple le nombre de conseils régionaux).
Mais je n’y crois guère. Je crains d’ailleurs un effet inverse : une complexification et une augmentation des coûts et de la dette. Car personne n’osera prendre la responsabilité de supprimer des structures et des niveaux. Au contraire, on risque de rajouter des couches. J’ai vécu cela à maintes reprises au cours des dix dernières années dans le monde de la recherche. Le système est devenu plus opaque, incompréhensible pour les non-spécialistes, plus coûteux et moins efficace en terme de productions de savoirs et de connaissances car les fonds sont dépensés en frais de fonctionnement du mille-feuilles.

Le Brésil gagnera

J’ai twitté ce message hier soir.
Pour moi cela ne fait aucun doute, le Brésil va gagner la coupe du Monde de football (ce qui signifie qu’au mieux l’équipe de France s’arrêtera en demi-finale).
L’équipe brésilienne n’est peut-être pas la meilleure équipe mais cela ne change rien.
Le Brésil brandira le prestigieux trophée car il n’y a pas d’alternative. La raison n’est nullement de nature sportive mais politique.
Les investissements financiers ont été si lourds, dans un pays relativement pauvre où la souffrance est si visible, que les citoyens mis à l’écart et déjà en colère ne supporteraient pas une défaite. Il leur faut leur opium. Ils l’auront.
Il faut à tout prix éviter la révolte du peuple. Les dirigeants et les investisseurs, qui ont tout à perdre, feront en sorte que cela n’advienne pas en mettant une très forte pression sur l’équipe nationale, la Seleçao.

Je fais donc une anticipation, celle de la victoire du Brésil.
Le verdict tombera le dimanche 13 juillet dans la soirée. On saura alors si j’avais vu juste. Ou bien si tout cela n’était au final que de la fiction.

Quatorze

Le président de la République vient d’annoncer le passage de 22 à 14 régions métropolitaines, dans le cadre de la réforme du territoire. La nouvelle carte des régions est disponible par exemple sur le site de nombreux quotidiens.
Je salue ici le courage de F. Hollande pour cette réforme trop souvent reportée.
C’est une très bonne chose. On aurait même pu diminuer encore ce nombre pour tendre vers 12 ou 10.
Bien sûr, les voix s’élèvent déjà. Rien ne va, comme d’habitude. F. Hollande a entièrement raison d’avancer vite et de laisser parler. De toute façon il y aura toujours des mécontents.
Il reste à voir désormais si le passage de 22 à 14 va dans les faits s’accompagner de simplifications, d’un renforcement du poids des régions au sein de l’Europe, d’une meilleure répartition des richesses et surtout d’économie pour l’état français.

Une remarque pour finir. La nouvelle carte des régions de France est assez proche du découpage en Délégation Régionale du CNRS. Par exemple la Délégation Centre-Limousin-Poitou-Charente (la DR8, à laquelle j’appartiens) existe depuis de nombreuses années. Ma direction avait donc vu juste.

Copé à terre

J.F. Copé vient de tomber. La chute d’un ambitieux qui se voyait déjà à la tête de la France.
Affaire Bygmalion. Il ne savait rien. Bien sûr. Copé un grand naïf ?
Je ne me plains pas de sa destitution. Je n’apprécie pas cet homme cynique et prétentieux qui a fait faire à l’UMP un virage très à droite, sans complexe et en reniant le passé du parti. Je lui préfère de loin A. Juppé et F. Fillon. Et puis il a trompé ceux qui financent son parti et ses actions, citoyens et militants. Comment pourrait-il être pardonné ?

Mais voilà que je ne me réjouis pas pour autant de la situation, même si je pense que ce traumatisme va redonner de la voix aux centristes.
L’UMP est en pleine décomposition. Le PS est au plus bas. Notre Président et son gouvernement n’inspirent plus la confiance.
A qui profite ce grand désordre ? A l’extrême droite, naturellement, qui n’a qu’a surfer sur les décombres.
Allez expliquer aux français désemparés et désespérés que les hommes politiques ne sont pas tous pourris et qu’ils font de leur mieux pour que la situation s’améliore au plus vite.
Il est plus facile de leur dire qu’il est désormais temps de faire le grand ménage.