Lois de conservation

Lorsqu’il s’agit de l’EM-Drive, ou de concepts équivalents, mon rôle de physicien me conduit à mettre en avant les deux points suivants.

  1. Violer la loi de conservation de la quantité de mouvement, ce que fait l’EM-Drive, est un problème sérieux qui ne peut pas être simplement négligé. Remettre en cause cette loi, et les autres lois de conservation, c’est remettre en cause les fondements de la physique. C’est balayer d’un coup l’ensemble des théories (Electromagnétisme, physique quantique, relativité, physique des particules…). C’est effacer d’un coup de gomme les Symétries qui fondent l’ensemble de nos connaissances. Il faut donc être prudent et proposer un cadre théorique qui à la fois englobe l’ensemble des modèles actuels et les dépasse. Or rien de tel à ma connaissance n’est suggéré.
  2. A ce jour, aucune expérience digne de ce nom, c’est à dire respectant les protocoles et règles de la théorie de la mesure et proposant un calcul d’incertitude solidement établi, n’a prouver que l’EM-Drive génère une poussée. Au fur et à mesure que des expériences sont menées et affinées, telles que celles conduites au NRL ou bien au sein de l’équipe de mon collègue M. Tajmar, la valeur limite déterminée diminue. Je crains que dans un futur proche l’hypothétique poussée corresponde à la limite de détection ultime et devienne ainsi bien inférieure à 1 nN pour plusieurs centaines de Watts injectés dans la cavité.

D’où mon grand scepticisme. Mais aussi une certaine tristesse car, comme je l’ai à plusieurs reprises expliqué, la loi de conservation de la quantité de mouvement n’interdit nullement les voyages interstellaires mais elle oblige à recourir à des quantités d’énergie qui sont à ce jour et encore pour des siècles hors de portée pour l’humanité. Nous sommes pour longtemps confinés dans notre système Solaire.

Dans la même lignée je recommande la lecture de l’article de l’astrophysicien Paul Sutter  » Can the EmDrive actually work for space travel?  » publié en ligne sur le site Space.Com en novembre dernier.

5 commentaires

  1. (Version corrigée des anomalies de saisie du commentaire précédent.)

    Monsieur Mazouffre, vos dispositifs de propulsion électrique passent leurs temps à accélérer des électrons et des ions. Mais avez-vous songé à vous intéresser aux horizons de Rindler de ces particules accélérées ? Si la réponse est négative, ce que que je redoute, vous devriez de toute urgence combler ce retard qui vous rend victime, peu regardante, de l’incroyable faiblesse de la Relativité Générale d’Einstein, à savoir sa profonde incompréhension de la nature de l’Inertie qu’elle se contente, faute de mieux, de corseter par un bien peu scientifique « Principe d’Equivalence », accepté comme s’il était un axiome naturel. Une récente expérience décrite dans cet article : https://arxiv.org/abs/1810.04368 par Becker and Bhatt et intitulé « Electrostatic accelerated electrons within symmetric capacitors during field emission condition events exert bidirectionalpropellant-less thrust » qui vient confirmer l’existence d’un phénomène de poussée sans éjection de matière, similaire dans son étrangeté à celui rapporté par de multiples expériences réalisées dans plusieurs laboratoires dans différents pays et connues sous le terme désormais générique d’EM-Drive.

    En résumé : Pendant la décharge interne (claquage électrique par transmission par émission de champ), les minces condensateurs symétriques accélèrent légèrement vers l’anode ; une anomalie qui ne trouve pas d’explication pas évidente avec les seuls outils de la physique standard. Diverses épaisseurs de condensateurs de décharge ont été utilisées pour démontrer et mieux caractériser ce phénomène. Il a été observé qu’il est possible d’inverser la force en ajoutant des matériaux conducteurs à proximité immédiate de la cathode lorsqu’elle est physiquement séparée de l’anode (donc non connectée galvaniquement). Inversement, l’ajout de matériaux conducteurs dans la zone entourant l’anode n’a pas modifié la force initiale observée. Les données recueillies semblent confirmer un phénomène qui pourrait être exploité à des fins de propulsion, en particulier pour des applications sans carburant dans le vide. Les résultats pourraient être corrélés à une cause externe qui semble être influencée par l’accélération des particules. Dans l’ensemble, les résultats préliminaires sont encourageants à des fins d’ingénierie pratique. L’élément le plus crucial de cette expérience est que Becker et Bhatt ont également joué à mettre des plaques de métal dans différentes positions autour de l’installation et ont découvert que lorsqu’ils plaçaient une plaque de métal à droite de l’horizon de Rindler, cela réduisait la force (c’est comme un horizon de Rindler plus proche) mais que lorsqu’ils mettaient la plaque derrière l’horizon de Rindler, l’effet de celle-ci disparaissait. Il s’agit peut-être de la première observation directe de l’effet sur l’inertie, d’un horizon Relativiste de Rindler. Becker & Bhatt méritent beaucoup de remerciements pour cette expérience. Si la poussée peut être confirmée, c’est mille fois ce qui est rapporté des expériences d’EM-Drive basées sur des photons.

    Mais qu’attendez-vous donc monsieurs Mazouffre pour transposer en expérience dans votre laboratoire, la reproduction de ces résultats et muscler vos compétence d’analyse théorique autour des Horizons de Rindler ? Faut-il que le fiasco total de la recherche vaccinale Française, se renouvelle dans le domaine de la propulsion spatiale où nous pouvons être ringardisés en un tour de main ? Il faut se réveiller et abandonner le confort illusoire d’un dogmatisme intenable !

    1. La physique sait déjà que le vide quantique peut être amorti (réduit dans une zone) par des conducteurs métalliques. C’est l’effet Casimir bien connu. Il est maintenant également bien accepté que le vide quantique peut être augmenté du point de vue d’un système avec une forte accélération. C’est ce qu’on appelle le rayonnement Unruh. L’inertie quantifiée prédit alors que si un tel système est réalisé, comme un laser tiré dans une cavité réfléchissante, et que la cavité est rendue asymétrique, le vide quantique excité sera plus amorti à l’extrémité étroite qu’à l’extrémité large et la cavité sera poussée vers son extrémité étroite. Elle se déplacera sans avoir à expulser de propergol. De cette façon, l’inertie quantifiée permet de prédire le comportement de l’emdrive. L’inertie quantifiée traduit ce que la nature fait depuis l’aube des temps avec l’inertie des objets, où le vide quantique est amorti par l’apparition d’ un horizon relativiste causé par l’accélération, et agissant sur les objets à rebours de celle-ci. Cette partie de la théorie est bien étayée par des données astronomiques – elle prédit la rotation des galaxies et des couples d’étoiles sans matière noire, la variation de leurs vitesses de rotation sans le temps et une bonne partie des anomalies de vitesse des sondes spatiales. Il est évident que l’étape suivante consiste à agir sur ces horizons par des plaques métalliques et à rendre le processus inertiel naturel contrôlable.

      Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

      1. L’effet Casimir dérive de la théorie quantique des champs. On peut le voir comme une réduction de la pression photonique entre les plaques ce qui génère une force qui les rapproche. Mais l’effet est faible. Pour une distance de 1 mm entre les plaques et une surface de 1 m^2, la force est de l’ordre de 10^(-15) N. La force varie en 1/L^4 où L est la distance inter-plaques.
        L’effet Unruh s’apparente à l’effet Doppler relativiste. Mais il me semble qu’il n’est pas encore été validé expérimentalement.

  2. Une nouvelle hypothèse est proposée pour expliquer la masse inertielle modifiée à l’origine des phénomènes cosmiques associés à l’hypothèse qui semble faire long feu de l’existence d’une matière noire et aux suspicions renforcées de la réalité des effets EM-Drive et Woodward. Dans ce modèle, l’inertie d’un objet est expliquée par le rayonnement Unruh qu’il voit lorsqu’il accélère, mais aussi par l’horizon relativiste qui se forme dans la direction opposée au vecteur d’accélération et qui empêche l’existence de certaines longueurs d’onde du rayonnement Unruh de ce côté de l’objet. Cela donne lieu à une pression de rayonnement anisotrope qui prédit assez bien la masse inertielle. Ainsi, l’inertie provient d’une combinaison de la relativité (horizon de Rindler ) et de la mécanique quantique (les ondes Unruh auxquelles cet horizon donne naissance). Une nouvelle caractéristique est que lorsque les accélérations sont très petites, les longueurs d’ondes Unruh dépassent la distance à l’horizon cosmique de Hubble et sont donc interdites d’installation, cette fois-ci dans toutes les directions. Cela entraîne une nouvelle perte d’inertie lorsque les accélérations sont minuscules.

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