Première hydrolienne française

EDF va mettre à l’eau dans les prochains jours au large des Côtes-d’Armor la première hydrolienne française. Cette structure est haute de 21 mètres et pèse près de 1000 tonnes. Elle devrait fournir 500 kW de puissance. Si l’expérimentation est un succès, un parc de quatre hydroliennes serait construit pour produire 2 MW et ainsi alimenter environ 2000 foyers.

La production d’énergie marine doit naturellement être examinée pour mener à bien une vraie stratégie de diversification et de remplacement des énergies fossiles. Grâce à l’étude de la récupération de l’énergie sous-marine, et à la réalisation de vastes parcs off-shore d’éoliennes (lire mon billet du 12 juillet dernier), la France pourrait rapidement devenir un leader dans le secteur des moulins et turbines, à défaut de l’être dans celui de l’énergie solaire électrique et thermique. Néanmoins, je reste convaincu que dans les prochaines décennies le vent et les courants terrestres et marins ne représenteront qu’une très faible part (quelques pourcents) de la quantité totale d’énergie produite sur la planète, tout comme le solaire, la géothermie, la biomasse et l’hydrogène.
Pour ce siècle, il va falloir encore compter largement sur les énergies fossiles (pétrole, gaz et surtout charbon) et sur l’énergie de fission nucléaire pour assurer les besoins des milliards d’habitants de la petite planète bleue. Même si le réchauffement climatique nous oblige à être prudent quant à nos émissions de gaz à effet de serre, je suis persuadé que les efforts de R&D seront plutôt concentrés sur l’amélioration des techniques de récupération du pétrole et du gaz et sur la capture du CO2 que sur la mise en oeuvre de sources variées au caractère intermittent. La raison se décline en trois volets :
i) les ressources en énergies carbonées, en particulier en charbon (certes, souvent de mauvaises qualité), sont très abondantes,
ii) les réseaux de distribution existent,
iii) aucune modification d’objets usuels (voitures, avions, centrales électriques…) n’est nécessaire.
Quant au nucléaire, il faut garder à l’esprit que les réserves en uranium sont non négligeables et qu’objectivement les centrales nucléaires sont sures (dans le sens où toutes les statistiques indiquent que le nombre de morts associés au nucléaire civil est très faible).

2 commentaires

  1. Des que les courants marins locaux seront modifies et que les impacts sur les cotes seront prouves ainsi que les modifications sur le climat local, on fera quoi?

    il serait plus interessant d’utiliser les vents de la tres haute atmosphere comme les jet stream.

  2. Il est en effet possible qu’à plus ou moins long terme, les courants marins soient perturbés, voir modifiés, par le réchauffement du climat. Le célèbre Gulf Stream pourrait ainsi être grandement atténué, voir disparaître.
    Mais nous n’en sommes pas là. Les modifications seront de plus hétérogènes, donc avec un peu de chance les côtes bretonnes seront peu affectées. Il faut donc se lancer dans le projet et développer ce type de turbine.
    Mais comme je l’écris, l’énergie hydrolienne restera sans doute marginale à l’avenir.

    Une remarque Luc pour terminer. Le changement climatique perturbera aussi les vents à basse et haute altitude. Construire des champs d’éoliennes est sans doute un autre pari risqué.

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