Remise à zéro

J’entends souvent dire, et pas uniquement au comptoir des bistrots, que la situation économique de nombreux pays est si détériorée aujourd’hui en raison du niveau de leur dette – les Etats-Unis d’Amérique ont franchi cette semaine le seuil des 15000 milliards de dollars – qu’après tout, pourquoi ne pas annuler l’ensemble des créances et repartir de zéro ?
Une telle mesure serait en réalité injuste et aurait des conséquences dramatiques sur le fonctionnement déjà grippé de nos sociétés.
– Injuste vis à vis de ceux qui ont fait des efforts pour limiter leur taux d’endettement et produire des richesses et, à l’opposé, trop facile et non pédagogique pour ceux, véritables cigales, qui n’ont rien fait pour freiner la dégradation de leurs comptes.
– Mais surtout tragique pour nous tous. Afin de financer diverses dépenses (santé, retraite, éducation, infrastructure, remboursement de prêts…) les états sont obligés d’emprunter aux établissements bancaires en émettant des obligations vendus sur le marché. Les banques  prêtent donc l’argent stocké dans leurs caisses aux états. Mais cet argent est en réalité celui des épargnants qui placent régulièrement leurs économies via diverses options en espérant faire in fine quelques profits. Autrement dit, les états empruntent à tous les citoyens du monde, vous comme moi. L’annulation des dettes reviendrait donc à faire disparaître d’un coup les économies de centaines de millions d’individus. On imagine très bien les conséquences : chute brutale des retraites, perte de la couverture santé, arrêt net de la consommation, de l’accès au logement… Bref, le chaos.

Je vous invite à lire le dernier article du blog Résultat d’Exploitation(s) intitulé La pédagogie de la crise : une ardente obligation, ainsi que les commentaires. Vous trouverez des explications fortes utiles sur la dette et les mécanismes associés qui devraient vous conforter dans l’idée que nous n’avons pas d’autre choix que celui de rembourser nos créditeurs.

2 commentaires

  1. Je viens de lire l’article. Pas terrible et assez mal écrit mais il y a tout de même quelques vérités. En particulier, il est vrai qu’une grande partie du chômage – pas ces dernières années – est due non pas à la délocalisation des emplois mais au gain de productivités engendrés par la robotique et l’informatique.
    On peut en effet, comme le suggère l’auteur, arriver à des usines de productions entièrement pilotées par des automates avec uniquement une poignée de salariés pour le suivit et la maintenance. Cela est également vrai pour les services tels la banque et l’assurance.
    Plusieurs questions se posent alors. Quel modèle de société mettre en place ? Qui seront les clients ?
    J’avoue que la perspective d’une société du silicium ne m’inspire guère.
    Je ferai une autre remarque par rapport à l’article. L’auteur oublie, ou ne sait pas, ou nie, que le rôle de l’état est aussi d’être garant de la paix sociale. D’où les discours un peu erronés mais rassurants.

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