En 1990, alors que le mur de Berlin s’effondrait et que l’empire soviétique tombait en miettes, Francis Fukuyama écrivait un ouvrage devenu célèbre intitulé La fin de l’Histoire. Le capitalisme et la démocratie venaient de triompher. Point final. Il ne restait plus qu’à profiter et à regarder la démocratie et le bonheur s’épanouir sur notre planète. On pouvait y croire. J’étais un jeune adolescent à l’époque et comme des millions d’autres, j’y ai cru. L’avenir allait être radieux.
Des doutes ont commencé à émerger en septembre 2001. Le monde redevenait complexe. Les nantis de l’histoire prenaient leur première claque. Et puis le climat s’est dégradé avec la monté du terrorisme islamiste, l’arrivée de la Chine sur la scène internationale, l’échec de la démocratisation du monde, le rebond de la Russie du mauvais côté de l’histoire, sans oublier l’épuisement de ressources, comme l’eau potable, l’effondrement de la biodiversité et les changements climatiques. Que du beau en perspective. A l’aube de la moitié de ce siècle, je ne serai pas surpris de lire un livre l’intitulé cette fois La fin de la démocratie. Je suis désormais assez convaincu que la démocratie ne sera qu’une parenthèse dans ce monde, résultat d’une guerre mondiale, tout comme la classe moyenne. On en reparle dans vingt cinq ans.
Quant à demain, il faut s’attendre au pire. Les plus durs partisans de Trump n’accepteront pas une deuxième défaite (s’ils perdent) alors qu’ils sont convaincus que leur adversaire triche depuis le début. L’Amérique peut basculer. Attendons de voir et retenons notre souffle.
Quant à l’Europe, elle risque d’être perdante dans les deux cas de figure, faute de s’être organisée et préparée, mais sans doute plus si DT l’emporte. Et je ne parle pas de l’Ukraine…