Ces nécessaires Agences de notation

La presse n’est pas tendre depuis quelques jours avec les Agences de notation. Les critiques fusent de partout. On peut lire des mots forts : absurde, incompétente, inefficace, vendue, dictatoriale…
Il est  vrai que leur fonctionnement – qui pour beaucoup reste très obscur – est loin d’être parfait. Pour preuve, peu avant la crise financière de 2008, les subprimes étaient bien notées tout comme les banques américaines. En clair, elles, ou plutôt leurs dirigeants et employés, n’ont rien vu venir. Pouvoir de prédiction nul. A l’heure actuelle, on leur reproche surtout de faire la pluie et le beau temps sur les marchés et les bourses du monde entier. Alors, au pilori ?
Non. D’après moi cela serait une grave erreur. Il nous faut des repères. Nous – les acteurs des marchés – avons besoin d’agences de notation, mais pas dans leur forme présente.
Il faut des agences indépendantes des états et des entreprises (il faut donc trouver le mode de financement approprié), réparties sur toute la planète, aux pratiques et méthodes transparentes et capables de fournir des statistiques et des recommandations objectives et dénuées d’intérêt.
En réalité, les changements à apporter sont sans doute minimes. Il me semble que depuis 2008, des progrès ont été accomplis. Certaines orientations courantes sont-elles aussi aberrantes et incohérentes que cela ?

2 commentaires

  1. Que dire…Très bon point de vue, indiscutable, tellement il est réaliste.
    Il date du 16, et il m’a fallut 11 jours (nous sommes le 27) afin de définir une (ou) ma réflexion (pas une affirmation) pour répondre.
    Je cite :
    « Non. D’après moi cela serait une grave erreur. Il nous faut des repères.  »
    Je ne peux que répondre oui. Mes 11 jours de réflexion m’amène à cette demande :

    « Qui décide des repères ? »

    Après de longues soirées (du 11 au 27), j’en arrive à la conclusion suivante :
    Il est force de constater que nous sommes diriger (par élection démocratique, il faut assumer AUSSI la démocratie) par des personnes, personnalités, prisent dans un élan politique……dont le seul but est de dire, et non démontrer, le désaccord qu’il a du coté opposé………pour se faire élire.
    La politique devient, si nous devions en douter, une lutte pour la conservation du pouvoir, et non une lutte pour l’amélioration de notre quotidien.
    La politique est devenue un métier.
    Faire de la politique n’est plus un sacerdoce, mais un chasse au bouc émissaire (pourvu qu’il soit dans le camp adversaire).
    Et pourtant, quand le bouc détient le sens de la vérité humaine, on n’ose plus le sacrifié sur l’autel de l’humanité
    (Évangile selon Saint Davido Berlant, Psaume AA+,versé 2).
    Traduction :
    Même les financiers, s’ils ne doivent plus croire aux saints bénéfices de l’achat-revente (crédo), sont obligés de suivre l’évangile selon Saint Mathieu.
    Je vois que les états peuvent être faillible (en fonction de leurs conneries couvertes par mes évangiles, mais je ne le dis pas).
    La vue (ou point de vue) est devenue le sens primordial (ndlr; primitif) de l’action des populations, de leur politiques, de leurs décisions, de leur banquiers, de leurs traiders………..mais sans maitrise.
    Une suite d’évènements dont tout un chacun se sent irrémédiablement pris, embourbé, soumis, inéluctablement dépendant, sans aucun espoir de décision, mais d’une soumission irrémédiable par vote….. (même si l’on pas a voté pour l’autre camp, au pire, mais on sait que l’autre a été au pouvoir, à un moment donné ou à un autre).
    Quelle magnifique déchéance vis à vis d’une génération à qui on a persuadé que TOUT LEUR ÉTAIT POSSIBLE.
    Pour moi, cet age d’or est terminé.
    Nous ne maitrisions plus rien tellement les interconnections que nous avons développées sont soumises à des extrapolations auxquelles nous n’avons pas réfléchis.
    Nous pouvions AVANT être (en partant d’un coté), de l’extrême gauche à l’extrême droite.
    Nous n’avons plus le choix, puisque ce n’est plus politique, c’est financier.
    On a pu en douter pendant quelques décennies, mais le citoyen (nous) en est maintenant convaincu, non par choix, mais par constatation.
    En France, nous avons eu 1789 (date symbolique) qui abolie la royauté pour donner le pouvoir au peuple.
    Versailles a été déplacé de 30 kms dans les années 90, sur le parvis de la défense.
    Et même les marquis de ce nouveau château ne savent pas comment , en fonction de la situation mondiale, faire plaisir au peuple, donc ils se protègent, via pouvoir par l’argent, vis à vis du modèle : la bourse (si ça baisse, c’est pas ma faute).
    Je suis pour l’esprit de la libre entreprise, mais voir un gouvernement (je pars de 1958) ne pas assumer les erreurs commises ou bien assister à l’opposition, qui ne propose d’alternatives……..(la critique étant toujours aisée), je ne peux m’empêcher d’être pessimiste sur l’avenir, non pour moi, mais pour mes enfants.
    ______________________________________________
    => Et pour les tiens, que feras-tu ?

  2. Quel commentaire ! Merci Alex pour le temps passer à la réflexion.

    Je suis sans doute moins pessimiste que toi. J’ai toujours confiance dans l’avenir même si des périodes difficiles à franchir sont possibles (tout dépend de la manière dont on abordera les problèmes et les tensions résultantes).
    Regardons les seuls faits (traduits par des chiffres indiscutables que trop peu de gens consultent). La pauvreté recule sur la planète, l’espérance de vie augmente (on atteint peut-être désormais une première limite, mais c’est un autre débat), le niveau moyen d’éducation progresse, on produit de plus en plus de richesses. Bien sûr, face à cela on doit opposer que tout n’est pas parfait : les ressources diminuent, la population augmente exponentiellement, la pollution se répand et les écarts de richesse se creusent.
    La partie n’est donc pas perdue. Les cartes sont dans nos mains.
    Il faut avoir confiance dans la démocratie, dans les hommes politiques qui gouvernent et sont dévoués, hormis une infime minorité tapageuse qu’il faut dénoncer et combattre, et dans la loi.
    L’ultra-libéralisme vit sans doute ses dernières heures. Comme tu l’écris, les économistes et financiers ne maîtrisent plus eux-même le système qui s’emballe (d’où le rapprochement des crises). Les peuples et les dirigeants prennent enfin conscience que les bases du système doivent être revues et corrigées. Une deuxième Fin de l’Histoire pour reprendre les mots de Fukuyama, qui verra cette fois-ci tomber le libéralisme.
    Pour terminer, voilà ma réponse, multiple, à ta question :
    – je continuerai à réfléchir, écrire, enseigner, échanger et communiquer,
    – je poursuivrai mes travaux afin d’apporter à tous de nouvelles connaissances,
    – j’irai voter.

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