Débris spatiaux

Le NRC (National Research Council) vient de rendre public un rapport alarmant sur les débris spatiaux. D’après D. Kessler, qui a dirigé l’étude, le nombre de débris spatiaux atteint désormais un point critique qui fait craindre une série de catastrophes en chaine. D. Kessler appelle les gouvernements des pays impliqués à mettre en place une régulation internationale plus stricte et à accentuer les recherches sur les stratégies de « nettoyage » de l’environnement spatiale de la planète.

Les débris spatiaux sont suivis par un organisme américain, le NORAD, qui les recense et évalue leur position. Les débris spatiaux couvrent un très large spectre en termes de taille et masse. Cela va des vieux satellites hors-service et des boosters à de minuscules fragments en passant par des pièces et composants variés (écrous, outils…). Le nombre de débris de taille supérieure à 10 cm, ayant une masse d’environ 1 kg, est estimé à 22000. Ces débris peuvent être détectés et suivis depuis la Terre ou l’espace. Il existerait aujourd’hui plus d’un million de débris de taille inférieure. La situation c’est brusquement aggravée ces dernières années. En 2007, la Chine a pulvérisé un vieux satellite météorologique en 37000 segments de taille supérieure à 1 cm lors d’un test de missile antisatellite. Deux ans plus tard, en février 2009, une épave de satellite russe a percuté un satellite de communications américain de la constellation Iridium. La collision a répandu une très grande quantité de débris en orbite basse.

Les agences spatiales des pays développés gèrent depuis de nombreuses années des programmes pour le suivit des débris, en lien avec le NORAD, car le risque d’endommagement de satellites et de lanceurs, voir leur destruction, est important. Le risque est aussi élevé pour la Station Spatiale Internationale qui doit fréquemment modifier sa trajectoire pour évité un choc, comme se fut le cas au mois de juin dernier.
Les solutions au problème des débris spatiaux sont complexes à mettre en oeuvre et coûteuses. Il faut une régulation mondiale qui, entre autre, prévoit une durée de vie limitée pour tout objet envoyé dans l’espace. Cela implique la prise en compte dès la phase de conception d’une stratégie de désorbitation. La durée de vie d’un satellite est ainsi aujourd’hui limitée à 25 ans. Les satellites en orbite basse sont descendus en fin de vie et détruits lors de leur rentrée atmosphérique. Les satellites en orbite géostationnaire sont quant à eux éjectés au-delà de leur orbite.
Il faut également développer des solutions permettant de désorbiter à distance un débris ou bien de le récupérer (au moins pour les plus gros). La désorbitation peut se faire à priori depuis la Terre ou un satellite à l’aide d’un faisceau laser ou d’un faisceau d’ions. Pour la récupération, on peut imaginer des robots qui i) s’attache au débris et le désorbite, ii) attrape et stocke le débris ou iii) y greffe un propulseur électrique qui va le désorbiter. Aucune des solutions envisagées n’a à ce jour était testée.

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