Fusion thermonucléaire contrôlée ; Les pistes alternatives

Si vous êtes intéressé par le sujet – la production d’énergie par fusion d’atomes légers est un des défis scientifique et technologique majeurs de l’humanité au XXI siècle – je vous conseille la lecture du récent ouvrage écrit par Jean-Louis Bobin et intitulé « La Fusion Thermonucléaire Contrôlée » (édition EDP Sciences, collection Une Introduction à, 2012).
Le livre est très complet, d’une lecture facile et agréable et très accessible à ceux qui ne sont pas des experts du domaine. Il reste aussi relativement objectif sur les avancées, la technologie, les problèmes à résoudre et la faisabilité.

J’ai trouvé l’avant dernier chapitre particulièrement intéressant. J.-L. Bobin explore les voies alternatives à la fusion nucléaire deutérium-tritium (D – T), qu’elle soit réalisée par confinement magnétique ou inertielle. Trois pistes sont brièvement décrites :

  • Vision hybride fusion-fission. Je trouve l’idée astucieuse. Il s’agit d’utiliser les neutrons rapides des réactions de fusion pour entretenir des réactions de fission d’éléments lourds qui seraient placés dans les parois du réacteur. Cette version à plusieurs avantages : gain en rendement, abaissement des contraintes sur les performance de la réaction de fusion, retraitement possible des déchets radioactifs.
  • Fusion froide. Rassurez-vous, je ne suis pas devenu fou. Cette idée n’a rien à voir avec l’absurde idée de la fusion froide dans un électrolyte qui a défié la chronique à la fin des années 80. Il s’agit là de fusion catalysée par des muons (version lourde de l’électron). L’idée première est de s’affranchir de la très haute température nécessaire à la fusion par les voies classiques. Néanmoins sur le plan technologique cette voie est également complexe et coûteuse.
  • Carburants alternatifs. La réaction Deutérium – Helium 3 (D – 3He) est intéressante car elle permet de se passer de tritium. Elle nécessite cependant une température de plasma plus élevée que dans le cas de la réaction D-T. Le deuxième avantage réside dans le fait que les produits de la réaction sont des ions, donc facile à guider et directement exploitables. Un seul hic : l’élément 3He n’est présent qu’en très très faible quantité sur Terre.

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