Que faut-il penser des agences de notation ?

En milieu de semaine, l’agence de notation Moody’s prenait la décision de dégrader la note de la dette du Portugal. Cette dernière est désormais considérée comme un investissement spéculatif. Un nouveau coup dur pour la zone euro déjà affaiblie par la faillite de l’état grec. Les gouvernements de différents pays, France et Allemagne en tête, ont vivement critiqué l’attitude de l’agence Moody’s. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s’en est également pris à l’agence en estimant que l’arbitrage de Moody’s n’était pas fondé.

Que faut-il donc penser des agences de notations, de leur attitude et de leur rôle ?
Le monde économique à naturellement besoin d’acteurs indépendants et objectifs pour évaluer l’état des marchés, des dettes ou des excédants, des monnaies, la santé des groupes industriels, des banques, des états.
Il existe trois grande agences de notations : Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch. Toutes sont anglo-saxonnes. Il est évident, même pour le non-spécialiste, que ces agences n’ont pas joué leur rôle à l’aube de la crise financière de 2007 puisqu’elles n’ont rien vu venir (où rien dit). Aucune sanction ne fut prononcée à leur égard. C’est une erreur à mes yeux.

Que faire ? Voilà quelques pistes de réflexions.
Il faut créer une agence de notation européenne et asiatique pour faire contrepoids aux agences américaines.
Il faut rendre les agences responsables sur le plan juridique.
Il est nécessaire de trouver un système de financement qui les rendent plus indépendantes car elles sont aujourd’hui juge et partie. On imagine difficilement une agence dégradant fortement le bilan d’un de ses importants clients.
Enfin, les acteurs des marchés doivent apprendre à être plus autonomes. Les actes et paroles des agences de notation ne doivent plus être considérés comme sacrés et vrais.

Une remarque pour terminer.
Mettez-vous à la place d’un investisseur potentiel. Est-ce vraiment illogique de considérer un placement financier en Grèce où au Portugal comme hautement risqué ? A vous de juger.

Un commentaire

  1. Aujourd’hui, le modèle économique planétaire marche sur la tête. On a des agences occidentales qui donnent des satisfecit à leurs plus grands clients, en Europe et aux US, et ces pays qui en profitent pour financer à crédit, grâce à leurs triple A, leurs systèmes sociaux… En empruntant à des pays moins endettés, qui n’ont pas de systèmes sociaux mais des taux de croissances énormes…

    Quand on va enfin décider de plomber les notes de ces grands pays, ça va moins rigoler un peu partout….

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