Douceur printanière

Douceur printanières… Au mois de novembre.
Ces derniers jours ont été ensoleillés et chauds, avec des températures environ 10°C au-dessus des moyennes de saison. Nous avons eu plus de 20°C à l’ombre dans l’après-midi à Orléans la semaine précédente. Un record.
Il faut admettre que c’est agréable. On peut remettre t-shirts et chemisettes. Les terrasses des cafés et restaurants sont à nouveau bondées. Les gens ont le sourire. D’accord. Mais que faut-il conclure de cette surprise ?
De mémoire je ne me rappelle pas avoir connu un mois de novembre aussi chaud. Ni ici, ni aux Pays-Bas, ni en Limousin. Mais ma mémoire est faillible. Les enregistrements de température en France montrent que ce mois de novembre 2015 est le plus chaud depuis 50 ans, période à laquelle les suivis précis et systématiques des données climatiques ont été mises en place dans l’hexagone. Et 2015 est l’année la plus chaude sur la Terre depuis des siècles, voire plus.

Faut-il alors y voir un effet des changements climatiques ?
Il faut rester très prudent car une seule donnée ne suffit pas pour établir une loi, une tendance. Cette année connait par exemple un fort phénomène El Niño qui a une influence certaine. Cependant, cet épisode s’inscrit dans un mouvement de fond très net d’augmentation des températures moyennes du globe, lié en grande partie à une action anthropique. Cela ne fait désormais plus aucun doute, et 99% de la communauté scientifique mondiale adhère à la thèse de GIEC. Je fais bien sûr partie de ceux qui s’inquiètent et alertent, notamment sur ce blog. Il y a aujourd’hui plus de 20 ans que je milite pour une prise en compte de l’impact de nos activités sur la planète et sur notre environnement. Mais les choses ne bougent pas vite, pas assez vite. On verra ce qui sortira de la COP21 qui aura lieu à la fin du mois à Paris, mais il ne faut pas s’attendre à grand-chose. On ne maintiendra pas la barre des 2°C de hausse pour ce siècle, c’est évident (de nombreuses études montrent que c’est déjà trop tard). J’admets néanmoins que les solutions ne sont pas simples car l’humanité est droguée aux combustibles fossiles et tout arrêter du jour au lendemain serait catastrophique.
Il en va pourtant de la survie de l’espèce humaine, mais cela semble échapper à la grande majorité d’entre nous. Il y a ceux qui ne savent pas et tentent déjà de survivre dans un monde en mutations perpétuelles, et ceux qui savent mais qui vivent dans le déni. Parce que c’est plus facile. Parce que l’Homme ne peut pas disparaître, croient-ils. Parce qu’ils vivent au jour le jour et s’en moquent. Parce qu’ils sont égoïstes et partiront bientôt.

Je lisais il y a quelques jours dans la version en ligne d’un grand quotidien français un article qui traitait de la douceur exceptionnelle de ce début novembre. Les conclusions y étaient identiques aux miennes. A la fin de l’article, je suis allé consulter les commentaires, comme je le fais souvent car l’anonymat que procure Internet rend les gens plus francs et plus directs. Je suis habitué à la lecture de commentaires idiots, stupides, qui n’apportent rien au débat. Mais là ce fût un choc.
Nous n’avons rien à envier aux climato-sceptiques américains ! Une très large majorité des commentaires (plus de 70 %) mentionnaient un complot (de qui, on ne sait pas vraiment à la fin car tout y passe), des chiffres truqués, des faux rapports, des faux experts… Le déni, comme je l’écrivais, mais aussi, d’après moi, le manque de courage, celui de se renseigner et de faire des efforts intellectuels.
Il faut donc continuer à informer, à expliquer, à éduquer. Je reste persuadé que la majorité des peuples finira par comprendre que cela n’est ni une plaisanterie ni une conspiration. Espérons juste qu’il ne soit pas trop tard à ce moment-là.

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