Me voici à ce moment précis assis au comptoir d’un café, une tasse de thé devant moi, à Schiphol, l’aéroport international d’Amsterdam. J’ai quelques dizaines de minutes à tuer en attendant le Thalys, direction Paris.
Je viens de passer la semaine aux Pays-Bas, pays que je connais très bien pour y avoir vécu presque cinq ans dans les années 90. Cette semaine était particulière et importante pour les citoyens néerlandais puisque se déroulaient mardi des élections législatives à l’issue très incertaine d’après les journaux et les sondages. Le thème principale de la campagne était » l’Europe « . Rien de bien surprenant en cette période de crise. On pouvait donc craindre une écrasante victoire des eurosceptiques. Les gouvernements des pays de la zone euro, les banques centrales et les marchés retenaient leur souffle. La Hollande allait envoyer un signal fort, mais lequel ?
La surprise fut de taille mercredi matin. Les partis extrémistes, nationalistes et anti-europe à droite comme à gauche, ont subit un revers inattendu. On ne peut que s’en réjouir. Les élections ont été remportées par les Libéraux avec une courte avance sur les Travaillistes : 41 sièges contre 39. Il faudra donc former une coalition pour gouverner le pays.
Une belle victoire donc pour l’Europe. Une belle leçon aussi pour nous, voisins de ce petit pays dynamique et pragmatique. Les Hollandais sont conscients que l’Europe – j’entends une Europe forte – est la voie, celle qui nous permettra de sortir du tunnel.
J’étais donc rassuré mais aussi étonné de constater que le pays avait finalement décidé d’appliquer lui aussi la règle des 3 % de déficit dès 2013. Il faut néanmoins garder à l’esprit que la dette des Pays-Bas n’est pas celle de la France et que l’effort à réaliser est moindre et l’objectif sans doute atteignable.