HD 85512 b

C’est le nom, certes un peu barbare, d’une exoplanète située dans la constellation Vela (Voiles en latin) à 36 années-lumière de la Terre. HD 85512 b est l’une des 708 exoplanètes découvertes à ce jour. Mais ce n’est pas n’importe laquelle. Il s’agit en effet, d’après les chercheurs du Planetary Habitability Laboratory, de l’exoplanète dont le potentiel d’habitabilité pour un être humain est le plus élevé. Les scientifiques ont établi pour cela différents indices calculés à partir des données dont on dispose aujourd’hui sur les exoplanètes, c’est à dire la taille, la masse et la distance à l’étoile.
Pour affiner le caractère habitable d’une exoplanète il faudra dans les années à venir être capable de déterminer d’autres propriétés comme par exemple la composition de l’atmosphère, la pression, l’existence d’un champ magnétique et la présence éventuelle d’eau. Nul doute que de telles données seront disponibles dans un avenir proche avec la mise en service de nouveaux outils d’observation.

Les êtres humains prennent lentement conscience du caractère fini des ressources disponibles sur la planète Terre. Si l’on souhaite que l’humanité continue de progresser dans son ensemble avec une répartition équitable des richesses, on se retrouve de fait confronté à un problème. Où trouver la matière et l’énergie nécessaire ? Diverses réponses ont été apportées à la question du devenir de nos sociétés dans un espace limité. En voici trois :
– L’humanité ne change pas de cap ; les ressources diminuent et les écarts se creusent entre nantis et damnés. Cette situation est intenable et ne peut conduire qu’au chaos.
– Les citoyens du monde s’unissent et décident que l’heure de la décroissance a sonné. Les écarts diminuent, des solutions innovantes sont mises en place dans les transports, l’habitat et les traitement des déchets. Le rythme de vie redevient raisonnable. Fini les larmes et la peur des lendemains.
– Les ressources sont en quantité quasi-illimitée dans le système solaire et au-delà. La technologie nécessaire pour leur exploitation est à portée de mains à condition que les pays dits évolués coopèrent afin de limiter les coûts et diminuer les délais. Une ère nouvelle s’ouvrirait alors pour l’Humanité, celle de l’expansion hors du territoire d’origine et de la colonisation de la Galaxie. HD 85512 b pourrait ainsi être visitée après quelques décennies de voyage interplanétaire. Néanmoins, il faudrait sans doute à partir d’aujourd’hui une cinquantaine d’années pour développer les engins spatiaux nécessaires. Il faut donc s’y atteler dès à présent.

Vous l’aurez deviné, je suis partisan de la troisième option. J’ai cependant tendance à croire que c’est la solution numéro un qui sera finalement choisie car elle demande moins d’efforts et de remise en cause. Avec les conséquences que l’on peut imaginer…

Je vous laisse choisir l’option qui vous semble la meilleure ou la plus réaliste. On pourra en débattre en 2012.
Je vous souhaite à tous un agréable réveillon et une heureuse année 2012.

L’image est une vue d’artiste de la planète HD 85512 b.

8 commentaires

  1. Les limites concernent l’eau potable et la terre arable. On peut tjrs aller dans l’espace je ne pense pas que l’on puisse augmenter ses deux parametres.

    Je pense que ce qui va arriver est plutot une decroissance organisee par certains pays appliquee sur les autres.

    De gre ou de force, la population devra etre regulee fortement. Les pays occidentaux ont deja commence depuis longtemps avec 1.5 enfants par femme voir moins, si on ne prenait pas en compte l’immigration.

  2. L’eau est sans doute présente sur certaines planètes de notre système solaire. Mais comme tu le sais, ce n’est pas l’eau qui risque de manquer sur notre planète, mais l’eau potable.

    Il est vrai qu’il va falloir nourrir 9 milliards d’individus dans 3 ou 4 décennies ; un vrai défi qui peut être aggravé si une partie des cultures vivrières est remplacée par des cultures destinées à la production de carburant vert.

    Je pense que la décroissance est inévitable. C’est sa non organisation qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses d’autant plus que l’on a fait dans les pays riches et émergents du citoyen un consommateur.

  3. Je ne suis pas complétement certain que l’option 3 soit réalisable dans les délais impartis….

    Nous parlons ici d’une planète située à 36 année-lumière…. Et que je sache, il est encore aujourd’hui impossible de faire atteindre à des engins cette vitesse « c »….
    Donc nous ne sommes pas encore là-bas, et le temps presse !

    Concernant la croissance démographique, doit-on croire à une bombe P (population), et revenir aux hypothèses de Malthus ? Je n’en sais rien. Je pense pour ma part que nous avons assez peu de recul sur le futur démographique : on a incité en Chine à réduire la natalité (d’une façon brutale certes) et cela a fonctionné. On a incité à avoir plus d’enfants en Iran, et cela a échoué. La natalité dans le Maghreb tant à s’aligner aujourd’hui sur les voisins du pourtour méditerranéen…. On n’a qu’une vision réduite des causes et des effets de cette évolution démographique….

    Par contre, je crois en effet que cette volonté de croissance permanente ne tient pas compte de la « finitude » de notre planète et de ses ressources. Nos élites sont encore dans une vision de ressources infinies, même si cela commence à changer…. Et bien plus que la question de l’écologie, cette interrogation devrait être mise au centre du débat politique actuel…

    Quel modèle planétaire pour demain ? Comment pouvons-nous l’initier, et faire en sorte de redevenir, nous peuple de France et d’Europe, un modèle pour le monde futur ???

  4. Il est possible d’atteindre une vitesse de déplacement très grande si on fournit au véhicule une accélération constante sur un temps très long, c’est à dire une poussée sur une longue période puisque F = ma où m est la masse et a l’accélération.

    C’est là l’avantage de la propulsion électrique qui peut délivrer une poussée certes faible par rapport au moteurs chimiques mais sur une période très longue, plusieurs années selon la quantité d’ergol embarqué et la puissance à disposition. Je proposerai un petit calcul sur ce blog bientôt mais les informations sont déjà disponibles dans des billets précédents où je présente les transparents que j’utilise pour mes cours.

  5. C’est bien d’accelerer un peu pendant tres longtemps mais il va falloir freiner tres fort aussi ou sinon freiner un peu pendant tres longtemps donc le probleme est toujours la.

  6. Effectivement Luc, il faut penser à la phase de freinage que la plupart des auteurs de science-fiction passent à la trappe.
    La quantité d’énergie nécessaire à l’accélération d’un vaisseau spatial pour atteindre une vitesse de vol élevée est bien sûr être identique à celle dépensée lors de la phase de décélération qui vise à ralentir où s’arrêter.
    Prenons un exemple. Un véhicule de 500 tonnes se déplaçant à 0,1 % de la vitesse de la lumière possède une énergie cinétique de 2,25e16 J (une valeur gigantesque). Pour stopper ce véhicule en 1 heure, il faut dépenser 6250 GW ! Pour réduire la puissance, il faut donc décélérer sur une longue période de temps.

  7. Bonjour Stéphane,
    Je pense que les options que tu as exposées sont effectivement les plus probables, mais n’est-il pas possible qu’au final la direction prise soit une combinaison des trois?
    Je pense cependant que la prise de conscience est faite depuis longtemps, le problème est que la vie humaine est relativement éphémère et qu’un enrichissement personnel jusqu’à des valeurs absolument énormes et absurdes, même au détriment de millions ne semble pas déranger les concernés.
    Je pense qu’en premier lieu un déclin va se produire, peut-être même un guerre à échelle mondiale. Puis une reconstruction sur un modèle de croissance « mis à jour » peut être plus équitable et porté vers un avenir plus distant; et enfin la réalisation de cette croissance : l’expansion du territoire connu de l’homme, et l’exploitation basée sur des procédés non-invasif des nouvelles richesses spatiales. (histoire que tout le monde puisse en profiter)

  8. Salut Benoit.
    Ce n’est pas une version très optimiste pour un jeune homme de ton âge !
    Je crois aussi que l’on arrivera un jour à l’étape trois, c’est à dire à l’exploration et l’exploitation du système Solaire.
    J’espère sincèrement que pour cela l’humanité saura éviter la phase de chaos dont tu parles. Là, les prochaines décennies vont être déterminantes.

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