Sept milliards

D’après l’Organisation des Nations Unies, la population mondiale atteint officiellement en ce jour 7 milliards. Un peu plus de 60 % de cette population vit en Asie, notamment en Inde et en Chine. Le nombre d’être humains vivant sur Terre était de 1,7 milliard il y a un siècle et de 6,1 milliards en 2000. Nous sommes dans une phase de croissance exponentielle de la population. L’augmentation du nombre d’individus tend néanmoins à ralentir, conséquence d’une baisse globale du taux de fécondité.

De nombreuses questions viennent immédiatement à l’esprit. J’en ai choisi volontairement deux.
Comment va évoluer la population mondiale au cours de ce siècle ?
Existe-t-il une limite ultime ?

L’évolution de la population humaine ne peut être qu’estimée à partir de modèles basés sur les données disponibles et sur des scénarios variés pour ce qui est de l’environnement et des ressources. Sans catastrophe majeure, la population atteindrait entre 9 et 10 milliards en 2050.

La réponse à la deuxième question est débattue depuis des décennies.
Les ressources de la planète étant finies, il y a de fait une limite ultime (1). Mais personne ne sait calculer précisément la valeur associée.
L’estimation dépend bien sûr du « niveau de vie » que l’on associe à chaque être humain. Là, tout se complique. Si l’on considère un niveau bas ou minimum (accès à la nourriture, au logement de base et aux soins primaires), je peux concevoir une population dépassant largement les 10 milliards d’individus pendant des siècles. Si l’on considère un niveau haut, disons équivalant à celui des sociétés européenne et américaine, le chiffre se situe sans doute vers 2 milliards sur une durée courte (de l’ordre d’un siècle, voir moins).

Dans la situation actuelle, une grande partie de la population mondiale est de facto condamnée à vivre dans une relative misère afin de permettre à des privilégiés de profiter pleinement des richesses de la planète jusqu’à ce que celles-ci s’amenuisent puis disparaissent.
Le clan des nantis devra donc cohabiter avec 5, puis 6, puis 7 milliards de personnes pauvres et démunies, n’aspirant qu’à une seule chose, basculer dans le camp des fortunés. Cela représente un défi majeur dans un contexte de diminution des ressources fossiles, d’augmentation de la pollution (e.g. de l’eau) et de changements climatiques. Une telle situation, totalement indécente à mes yeux et indigne d’une espèce se disant évoluée, me parait intenable sur le long terme car source de conflits majeurs.
Nous n’avons donc pas le choix si l’on veut assurer à tous un futur vivable. Il faut tendre vers un niveau de vie moyen qui assurerait à chacun un développement satisfaisant. L’heure de la « juste croissance » a sonné.

(1) Certains considèreront l’accès possible aux ressources du système Solaire, mais cela naturellement ne fait que repousser la limite vers les grands nombres. Notons que se pose alors le problème de la technologie nécessaire, très éloignée des standards actuels.

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