OneWeb

Le contrat a été révélé hier, au premier jour du salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget.
Airbus Defense and Space a été sélectionné par l’entreprise d’accès à Internet OneWeb pour la fabrication d’une flotte de plus de 900 minisatellites de 150 kg pièce. L’objectif de OneWeb est de fournir un accès à Internet pour tous en couvrant l’ensemble de la planète. La constellation de OneWeb devrait aussi permettre une connexion de qualité et abordable dans les avions de ligne.

C’est une belle victoire pour Airbus D&S mais aussi un véritable challenge. Il va falloir désormais passer à la vitesse supérieure puisque les premiers lancements sont prévus pour 2018. Il s’agit d’industrialiser à grande échelle la fabrication de satellites puisqu’il faudra en produire plusieurs dizaines par mois. C’est sans doute le savoir-faire d’Airbus dans le domaine de la gestion de la production de produits complexes à cadence élevée qui lui a permis de remporter le match face à ses concurrents.

La question qui se pose désormais, et qui intéresse tout particulièrement mon équipe, est de savoir si les satellites de OneWeb seront équipés de propulseurs électriques pour le transfert d’orbite, le maintien à poste, ou la correction de traînée. Si c’était le cas, alors on entrerait là aussi dans une ère nouvelle, à défricher entièrement, de production en masse de propulseurs électriques. Il s’agirait de produire en quelques années des milliers de propulseurs car chaque satellite en emporterait probablement plus d’un.
Quelle technologie ? Cela dépend de ce que l’on envisagerait avec la PE. Les propulseurs de Hall fournissent une poussée relativement élevée mais les moteurs à grilles ont une impulsion spécifique plus grande et donc consomment moins de carburant.
Quelle gamme de puissance ? Probablement entre 100 W et 500 W selon les besoins et la puissance disponible à bord.
La question de l’ergol se pose aussi. On imagine difficilement embarquer du xénon car ce gaz coûte cher et les capacités de production mondiale sont pour l’instant limitées. Quel remplaçant ? La aussi le choix n’est pas trivial. Il y a le krypton bien sûr qui se trouve juste en dessous du xénon dans la classification périodique. Mais l’on peut penser aussi à l’argon, à l’azote voir à l’air. Et il y a le cas intéressant du di-iode.

Beaucoup reste donc à imaginer, à faire, à tester rien que du côté de la PE.
Mais avant de s’emballer, attendons d’en savoir un peu plus sur l’architecture du système propulsif retenu. Les informations vont arriver vite, je n’en doute pas.

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