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L’Amérique de Trump se désengage

Donald Trump a finalement choisi de faire sortir les Etats-Unis d’Amérique des Accords de Paris sur le climat signés il y a un an. On pouvait s’y attendre. Cet homme suit une logique implacable qu’il avait clairement annoncée au cours de la campagne présidentielle. Il veut détruire tout ce que Barack Obama, son prédécesseur à la Maison Blanche, et les démocrates avaient construit et mis en place, pour soi-disant rendre à l’Amérique sa grandeur et son autonomie. Alors que le 44ème Président avait lutté pour réduire les inégalités au sein du peuple américain, le 45ème va creuser les écarts et rendre ainsi les pauvres encore plus pauvres et les riches encore plus riches et puissants.

En optant pour le retrait, Donald Trump isole encore d’avantage son pays sur la scène internationale et irrite une fois de plus de nombreux chefs d’état. Heureusement, plusieurs villes, dont Pittsburgh, et entreprises et sans doute plusieurs états iront à l’encontre de la décision du Président, préférant regarder vers l’avenir et protéger la planète. Le message envoyé à Trump par l’ex gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger, est un bel exemple de résistance et de réalisme.

Les choix de Donald Trump sont à mes yeux une aubaine pour l’Europe, la Chine et d’autres pays. DT a décidé de saborder le navire Amérique, profitons de ce choix stupide. Pour l’Europe c’est une chance, surtout avec un axe Paris-Berlin renforcé, l’Angleterre qui se décide enfin, l’Espagne et l’Italie sur la bonne voie et des petits pays dynamiques. Il est temps de se libérer de la trop forte influence américaine, de prendre en main notre destin politique et économique et de proposer aux autres une vision différente plus égalitaire, moins brutale, plus respectueuse de l’homme et de son environnement.

Changement de cap

Emmanuel Macron prend ses fonctions de Président aujourd’hui, après une victoire nette dimanche dernier. J’y croyais, bien sûr, mais je suis resté anxieux jusqu’à la dernière minute.
Il s’agit d’un tournant pour la France, d’un véritable changement de cap que s’apprête à prendre le pays, à un moment où le triomphe du populisme et du nationalisme semblait incoercible. La France restera éternellement surprenante.
Nous venons non seulement d’élire le plus jeune Président de la Vème république (39 ans), mais nous avons aussi choisi un chef qui regarde résolument vers le futur et non le passé. C’est une chance pour mon pays d’avoir un Président conscient du monde qui nous entoure et de ses mutations rapides et prêt à mettre en place les réformes qui pourraient replacer la France dans le peloton de tête. Nous avons décroché dans de nombreux secteurs depuis un quart de siècle – mon métier de physicien me donne un point d’observation privilégié et je dois avouer que le déclin s’accélère – faute d’avoir su s’adapter aux changements et coupable de regarder sans cesse dans le rétroviseur. Pour moi, c’est maintenant ou plus jamais ; dans une décennie l’écart avec les pays les plus dynamiques ne pourra plus être comblé (dans son dernier ouvrage, J. Attali fixe le point de non retour à 2025).

L’élection d’E. Macron est aussi une chance pour l’Europe, à l’heure du Brexit. Oui, nous sommes plus fort tous ensemble. Oui, nous avons les moyens d’imposer au monde notre point de vue en ce qui concerne la protection des individus, l’écologie, la réglementation de l’économie et de la finance. Mais il faut en avoir envie et s’en donner les moyens. Je crois en un nouvel élan avec la formation d’un couple franco-allemand fort sur lequel pourront s’appuyer les autres pays. Nous devons prouver, en particulier à D. Trump et à V. Poutine, que l’Europe n’est pas à la veille d’exploser – leur rêve – mais de renaître, plus unie, plus forte.

Enfin, l’élection d’E.M. c’est le triomphe d’un modèle que je défends depuis plus de dix ans, depuis mon adhésion à l’UDF en 2006 : dépassement du clivage gauche / droite (périmé à l’heure de la globalisation et de la digitalisation), rapprochement de la société civile avec le monde politique, association du domaine publique avec le domaine privé, ouverture vers le reste du monde, acceptation de la mondialisation.

Il ne reste plus qu’une seule étape à franchir pour véritablement passer à autre chose et rattraper le temps perdu. Et cette étape n’est pas la moindre : il faut à E.M. une majorité parlementaire, absolue si possible, pour mettre en oeuvre sa vision. Dans cinq semaines les français décideront. Vont-ils oser aller jusqu’au bout ? Je l’espère.

E. M. n’est pas l’ennemi

Ravi bien sûr qu’E. Macron ait fini à la première place dimanche dernier. Mais rien n’est encore fait, loin de là. La victoire du candidat centriste n’est pas certaine, il le sait, je le sais. Nous ne sommes plus en 2002. La France a bien changé au cours des quinze dernières années, hélas dans le mauvais sens. Je suis attristé et désespéré par ce que je lis dans les journaux et sur Internet, par ce que j’entends autour de moi.

Je ne comprends pas que l’on puisse voter blanc, voire s’abstenir lorsqu’un parti d’extrême droite peut potentiellement accéder à la Présidence de la république française dans neuf jours. Comment peut-on en arriver à penser qu’E. M. est un ennemi ? Que de bêtises. Que d’absence de réflexion aussi. Un adversaire politique pour certains oui, mais les ennemis restent M. Lepen, ses proches et sa clique de cadres tous plus détestables et malhonnêtes les uns que les autres.
Ceux qui ne s’engageront pas le 7 mai prochain ont-ils une seconde réfléchi à ce que serait la France gouvernée par un parti aussi nauséabond aux idées moyenâgeuses ? Même si le FN n’obtenait pas la majorité à l’Assemblée Nationale, quid de la liberté d’expression, de la laïcité, de l’Europe, de notre rayonnement, de la paix ?
Qu’y a-t-il de si effrayant chez E. M. et dans son programme ? J’entends et je lis souvent les mots « capital », « libéral », « pro-Bruxelles ». Ce n’est pas avec de la dette et des nationalisations que l’on produit de la richesse et que l’on assure le bien être et l’avenir des générations. Ce n’est pas en se repliant que l’on se renforce – d’autant plus dans un pays qui n’a ni ressources naturelles, ni une industrie forte – et que l’on peut lutter contre les ambitions américaines, chinoises ou russes et assurer la paix et la stabilité. Quant à ceux qui traitent E. M. de libéral ou d’ultralibéral, ils devraient se renseigner et examiner précisément ce qu’il en est de l’autre côté de l’Atlantique. Il en est très loin, comme tous les libéraux français d’ailleurs.

Où sont les militants de gauche et d’extrême gauche, les étudiants, les chômeurs, les retraités avec leurs petits enfants ? J’aurais aimé les voir dans la rue protester, scander que le pire n’arrivera pas. Mais rien. Même Jean-Luc Mélenchon qui s’opposait si farouchement et si fièrement au FN il y a quelques années reste retranché et silencieux. Un grand mystère. Les Français ont baissé les bras. Cela ne laisse rien présager de bon pour les années à venir.
Quant à moi, je reste désemparé.

Jour J

Je suis rentré de Suisse hier. Quelques jours à l’EPF de Lausanne. Je n’avais pas mis le pied sur le campus depuis 7 ans. De nouveaux bâtiments ont surgis mais le campus reste toujours aussi agréable avec une vue sur le lac Léman et les montagnes enneigées. J’ai été impressionné par les expériences et les équipements de la division Plasma. Et cette fois-ci j’ai pu voir le Tokamak TCV et les installations qui le complètent, dont un injecteur de neutres pour le chauffage de la décharge et la génération de courant. Là, je suis dans le train en partance pour l’ESA aux Pays-Bas où je vais séjourner toute la semaine.
Pas vraiment le temps de souffler. Mais j’ai voté. En fin de matinée. Impossible de ne pas participer. C’est mon fils qui a glissé l’enveloppe dans l’urne, fiers de son geste. Aucune surprise à attendre de mon côté. Je soutiens E. Macron et son programme depuis des mois. C’est le seul candidat que je sens capable de bousculer les choses et les codes, de remettre mon pays sur les rails, de dynamiser et revitaliser une Europe mourante.

Au cours des derniers mois j’ai pu discuter des élections présidentielles françaises avec de nombreux collègues étrangers. On est tous plus ou moins d’accord. Non pas sur le meilleur candidat pour le poste, quoique, mais sur le niveau lamentable de la campagne au cours de laquelle de multiples sujets d’importance sont restés non traités à leur juste valeur (recherche, défense, Europe, TI et IA, changements climatiques, diplomatie internationale, écologie…), sur l’absurdité d’avoir onze candidats dans un pays réellement démocratique, sur la possibilité que deux candidats extrémistes accèdent au pouvoir, en concédant néanmoins que l’arrivée du FN serait une catastrophe bien pire.
Une chose m’a frappée durant ces discussions, souvent passionnées. La peur partagée par tous, et une certaine tristesse, pour ne pas dire un certain désespoir, d’être tombé si bas. J’en suis arrivé à la conclusion que beaucoup de gens ne réalisent ni ce qui ce joue aujourd’hui, ni la portée de leur geste. Le sort de la France, bien sûr, mais aussi celui de l’Union Européenne. Et par effet ricochet, probablement celui de la planète et de notre civilisation. Je ne pense pas exagérer. Après le Brexit, le sabotage et le grignotage opérés par la Russie, l’élection de D. Trump, l’arrivée au pouvoir de nationalistes dans plusieurs pays et la globalisation du terrorisme islamiste, c’est à un basculement, que dis-je, à un naufrage qu’il faut peut-être se préparer.

Dans quelques heures, nous serons en partie fixés. Va-t-on éviter le pire des scénarii, à savoir un deuxième tour qui verrait s’affronter F. Fillon et M. Lepen ? Pourquoi le pire me direz-vous ? Parce que tout le monde ne réagira pas comme moi si une telle situation se produisait. J’irais voter, le cœur lourd, résigné, mais pour mon pays et mon fils je soutiendrais F. Fillon. Pas d’autre choix possible à mes yeux. Mais que feront les autres, en particulier les sympathisants et électeurs de la gauche et de l’extrême gauche ? Seront-ils courageux ? Je le souhaite mais rien n’est moins sur. Alors « le pire » car ce scénario reste pour moi celui qui pourrait voir l’extrême droite, celle qu’a combattu mon grand-père maternel, celle qui nous conduira à l’obscurantisme, prendre le contrôle du pays des Lumières et des Droits de l’Homme. La chute. Terrible chute.
Alors j’attends.

You’re fired!

Littéralement « vous êtes viré ! ». Cette courte phrase est devenue célèbre depuis l’arrivée de Donald Trump dans l’arène politique américaine et son élection comme 45ème président. Il avait en effet l’habitude de prononcer ces quelques mots dans l’émission L’apprenti diffusée sur la chaine NBC.

You’re fired! Voilà ce que j’ai envie de dire à un ex premier ministre, vainqueur en novembre dernier de la primaire de la droite, et candidat du parti Les Républicains à l’élection présidentielle française. Monsieur Fillon, ça suffit. Il faut savoir se retirer. Vous n’avez peut-être rien fait d’illégal, encore que la question reste en suspens, d’où l’enquête en cours, mais votre enrichissement sur le dos du contribuable est scandaleux et votre attitude immorale et indigne d’un chef d’état. Bon nombre de français sont profondément choqués et révoltés. Je les rejoins. Comment pourrait-il en être autrement ? Vous, le soi-disant candidat au parcours irréprochable, dont le programme se résume à un choc violent avec cinq années de sacrifices au bout desquelles nos citoyens les plus vulnérables sortiront plus pauvres et plus affaiblis que jamais. Et puis quelle image désastreuse vous donnez des dirigeants. Il n’est pas étonnant qu’avec des hommes politiques tels que vous, le peuple perde confiance et se retourne vers les extrêmes. Votre entêtement, et globalement le comportement du parti qui vous couvre, ouvre un boulevard à Mme Lepen et ses ferventes ouailles.

Malgré tout vous restez en tentant, bien maladroitement, de vous justifier. Comment comprendre cette attitude contraire à la raison ? Il y a bien sûr une part d’arrogance et du mépris. Mais cela n’explique pas tout. Alain Juppé, candidat malheureux de la primaire, a affirmé à plusieurs reprises qu’il ne serait pas un plan B. Comme je le comprend. Débrouillez-vous. Nicolas Sarkozy est englué dans les affaires et les scandales politico-financier. De plus, sa troisième place à la primaire a montré que l’électorat de droite ne le suivrait pas. Quant aux autres, ils ne sont pas assez solides ou mal préparés. Car les révélations sur F. Fillon ont pris toute la classe politique de court.
Voilà donc pourquoi F. Fillon est maintenu, même si désormais ses chances de l’emporter sont faibles. Il n’y a pas de plan de rechange à droite. Les cadres et les militants du parti n’ont pas vraiment le choix car aucune alternative n’est crédible et susceptible de les conduire à la victoire.
L’élection devient ainsi encore plus imprévisible. Un basculement vers l’extrême droite, qui serait une tragédie pour la France, pays des droits de l’homme, mais aussi un désastre économique et financier qui nous ferait sombrer en quelques mois, est de plus en plus probable. Il faut donc se lancer dans la bataille pour barrer la route à ceux dont l’ambition est de mettre la France à feu et à sang et pour redonner à mon pays ses lettres de noblesse.

Quand le petit blanc a peur

Malgré ses frasques invraisemblables, sa vulgarité et ses sorties d’un autre siècle, Donald Trump sera le 45ème président des Etats-Unis d’Amérique. Le peuple s’est exprimé.
Personne, ou presque, n’avait imaginé sa victoire. Hier encore, à la radio et dans la presse, Hillary Clinton était donnée largement gagnante. Dur réveil, comme trop souvent ces derniers temps. Hillary ne sera pas la première femme élue à la tête du plus puissant pays de la planète.

La grande majorité des médias et des spécialistes en politique n’ont pas vu venir la victoire de l’excentrique milliardaire américain. Tout comme ils n’ont pas prédit le Brexit, certains de la pertinence de leurs analyses. Il y a bien sûr une forme de déni protecteur à ne pas vouloir croire à l’impossible. Mais il y a aussi une déconnexion avec la réalité du monde. Car l’Amérique ne se résume pas à New York ou à la Californie. De même l’Angleterre ne s’arrête pas à Londres.
Il faut savoir sortir des hautes sphères et écouter les clameurs des campagnes et des petites villes et ne pas se contenter de l’avis des riches et des intellectuels.

Le « petit blanc » a peur de demain, de la mondialisation qui le laisse sur le côté, des élites qui semblent  n’écouter ni ses plaintes ni ses points de vue et qui, pense-t-il, ne le protégeront pas des turbulences qui s’annoncent et des étrangers, coupables désignés, qui lui volent son gagne-pain et génèrent partout de l’insécurité. Et quand le petit blanc déclassé a peur, il choisit les routes sinueuses et incertaines de ceux qui savent répondre à ses craintes avec des mots durs et des solutions simplistes, en lui mentant, mais ça il ne le voit pas, aveuglé par les promesses de lendemains meilleurs.  Quand il a peur, il décide de faire basculer l’Histoire du côté gris.

Je suis inquiet. Le monde va mal. Le populisme gagne du terrain, les peuples se replient sur eux-mêmes et des événement comme le Brexit et l’élection de D. Trump ouvrent la voie au racisme et à la xénophobie – je dirai même légitime – et conduisent à une société plus fragmentée et plus violente.
De l’autre côté des fous proposent le nihilisme et la violence comme solution. Le monde se disloque à une époque charnière où l’union serait pourtant le seul moyen de surmonter les caps difficiles à venir.
Il faut cependant garder espoir, expliquer, éduquer et continuer à proposer d’autres voies sans naturellement oublier d’écouter ce que les petites gens ont à dire.

 

NS candidate et EM s’en va

Nicolas Sarkozy a annoncé à la fin du mois d’août qu’il serait candidat à la primaire du parti Les Républicains. Mais qui en doutait ? Ça se jouera donc entre lui et Alain Juppé. Pourvu que ce dernier l’emporte. Mais rien n’est gagné. NS a de l’influence et beaucoup d’argent. Pourtant personne, sauf quelque adhérents et sympathisants LR et des proches qui jouent leur carrière en pariant sur sa victoire, n’a envie de voir NS reprendre les commandes de notre pays. J’ai lu son livre (que je n’ai pas acheté ; je ne vais tout de même pas l’aider financièrement). Du vide. Il n’y a rien de nouveau, ni sur la politique sociale, ni sur la politique économique. Du « Déjà-vu » comme disent mes collègues américains. Et aucun projet pour la France. Aucune ambition ni vision. Tout se résume à porter la faute sur les autres : les étrangers, les migrants, les fonctionnaires, l’Europe et le gouvernement de FH. On peut donc résoudre le problème et redonner à la France sa crédibilité en créant des frontières, en expulsant et en diminuant le nombre de fonctionnaires. Si seulement c’était si facile. Et pour relancer la machine économique, c’est baisses d’impôts à tout va et subventions. Un cadeau empoisonné pour les générations futures puisque tout cela serait financé par de la dette. Un vrai programme du Front National en somme.
Et puis NS a déjà été au pouvoir. Il a eu cinq ans pour faire ses preuves et on a vu le résultat. Bien sûr ce dernier vous dira que ce n’est pas de sa faute mais celle de la crise financière qui a secoué la planète à la fin des années 2010… Encore une excuse.

 

Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron quittait le gouvernement et son poste de ministre de l’économie. Il se lance enfin et devrait prochainement transformer son mouvement En Marche, que j’ai rejoint à sa création, en parti politique, histoire de se donner une assise et de l’envergure pour aborder les primaires de gauche et la campagne présidentielle.
Voilà un homme que j’ai envie de suivre. Ses idées et sa vision de la France sont les miennes. Pas étonnant, EM envisage une politique du centre, sans excès, réaliste, loin des thèses extrémistes, tournée vers les autres, l’Europe et l’avenir. J’attends avec impatience que tout cela prenne forme et que les troupes se mettent en marche.

L’horreur, une fois de plus

Nous avons amené Paco voir son premier feu d’artifice jeudi soir. A la Chapelle Saint-Mesmin. Il était 23 heures. Paco a adoré. La fanfare, les bruits d’explosion, les lumières dans le ciel, les couleurs. Ses rires, la joie sur son visage. Il s’est endormi bienheureux dans la voiture au bout de cinq cents mètres. Sa nuit a du être belle, remplie de beaux tableaux et de musiques douces. Tout le monde n’a pas passé une aussi agréable soirée. Hélas.
L’horreur était au rendez-vous en ce jour de fête nationale. Les terroristes ont frappé une fois de plus. Sur la promenade des anglais cette fois-ci. Le bilan est terrible avec plus de quatre-vingts morts. Les fondamentalistes islamistes sont responsables, directement ou indirectement via leur propagande.
Que dire de plus. J’ai déjà tellement écrit sur le sujet. Charlie Hebdo, l’hyper cacher, l’usine Air Products en Isère, l’attaque dans le Thalys, le Bataclan, le couple de policiers tués à Magnanville… et Nice maintenant. Nous sommes en guerre, cette fois-ci plus personne ne soutiendra le contraire. Comment sortir vainqueur ? Comment l’emporter face à un ennemi déterminé et prêt à se sacrifier ? Comment se prémunir d’une menace double, venant de l’intérieur comme de l’extérieur ? Je n’ai pas les solutions. Personne ne les a d’ailleurs ; il ne faut pas croire les discours simplistes. Une seule chose me paraît certaine : il va falloir s’habituer et vivre avec une insécurté permanente car la lutte sera longue (et l’issue incertaine).

J’ai écouté/lu ces derniers jours les critiques émanant de l’opposition, droite et extrême droite en particulier. Estrosi, Guaino, Sarkozy, Juppé, Lepen, Philippot… Que d’excès, de sottises, d’absurdité et de mensonges. Il y a des choses à faire, oui, comme renforcer le renseignement, éduquer les citoyens les plus vulnérables, combattre l’Etat Islamique, Al Quaïda et consorts en dehors de nos frontières, coopérer à l’échelle européenne, consolider notre arsenal juridique. Mais critiquer systématiquement en insinuant que tout n’a pas été fait, vouloir armer nos forces de l’ordre de lance-roquettes, prôner la fermeture des frontières quand les terroristes sont français et suggérer d’enfermer, pour prévenir, ceux qui sont fichés S, ne mène à rien de constructif et d’utile, bien au contraire. Certes, il y a l’élection présidentielle au printemps prochain, et chacun doit se démarquer, mais les commentaires récents montrent surtout la médiocrité de bon nombre de prétendants à la fonction suprême.

Un grand homme s’en est allé

Michel Rocard nous a quitté le 2 juillet dernier. Il fut à mes yeux l’un des grands hommes d’état français. Il va manquer à la France, c’est certain.

On pourrait dire que j’ai grandit avec lui. J’avais huit ans lors de l’arrivée au pouvoir de F. Mitterand en 1981 et c’est à cette époque que j’ai commencé à attendre parler de lui. Depuis cette époque je l’ai toujours écouté de manière attentive. J’ai lu certains de ses ouvrages et beaucoup de ses très nombreux articles. Il a sans nul doute influencé ma pensée de façon inconsciente, comme tant d’autres (BHL, Penrose, Reeve, Fukuyama, Attali, Hawking, Prigogine..). Ses idées pour la France et pour le Monde se retrouvent finalement proches des miennes. M. Rocard a toujours été un homme en phase avec son époque, un grand visionnaire avec un regard juste et bienveillant sur nos sociétés et leur avenir.
Je regrette, et je ne suis sans doute pas le seul, que cet homme d’une intelligence et d’une culture hors norme ne fut pas suffisamment suivi. La France et l’Europe se porteraient mieux si tel avait été le cas.

Ils nous quittent

Le choc ce matin au réveil. Les sondages et les bookmakers se sont donc trompés. Les britanniques ont décidé de quitter l’Union Européenne. Le résultat du référendum est sans appel ; les partisans du Brexit l’emportent haut la main. Je suis triste, bien sûr, et bouleversé. Moi qui suis né européen. Le choix des britanniques est effarant à mes yeux. Pourquoi refuser la plus belle construction humaine de l’après guerre et pourquoi ouvrir la boîte de Pandore ?
La réponse est multiple.
Ce référendum est d’abord un choix politique. D. Cameron en premier, et bien d’autres ensuite, ont pris le risque de créer un séisme aux conséquences imprévisibles pour l’ensemble des peuples de la planète pour assouvir leur désir de pouvoir. Rien ne les y obligeait.
Parce que les dirigeants de l’Europe n’ont pas été à la hauteur ces vingt dernières années, enchaînant fiasco sur fiasco. Citons deux exemples récents : la gestion de la crise financière de 2008 avec comme idée phare d’appauvrir un peu plus les plus faibles et la gestion de la crise des migrants qui à fait le lit de l’extrême droite. L’Europe manque cruellement d’hommes forts, courageux et ambitieux.
Parce que les partisans du Brexit ont mentis aux citoyens sur ce qu’est l’Europe, sur ce qu’elle a apporté et surtout sur ce que sera leur vie en dehors. Les britanniques le découvriront à leur dépend dans le futur.

Et maintenant ?
Voilà une question à laquelle les partisans de la sortie sont bien incapables de répondre car ils n’y ont tout simplement pas pensé. Par paresse sans doute et aussi par manque d’intelligence et de vision. Après tout, ils voulaient seulement gagner et prendre la place. La suite…

Tout cela est effrayant. Devant nous, l’inconnu. Et personne n’aime ça.
Les conséquences pourraient être terribles car la période d’incertitude et de turbulences va être longue. L’Europe n’avait pas besoin de cela. Pas maintenant. Elle est attaquée de l’extérieur par les islamistes radicaux. Et voilà désormais qu’elle se fissure, attaquée de l’intérieur.
Et dire que ce n’est peut-être que le début. Vais-je voir l’Europe s’effriter puis s’effondrer et disparaître ? Ce n’est pas impossible. Chaque jour les nationalistes et extrémistes de tous bords progressent dans tous les pays prouvant que l’être humain n’apprend pas de ses erreurs.

Mais tout n’est pas perdu. C’est peut-être même une chance que nous devons saisir.
L’UE doit se réveiller et se réinventer. Il faut proposer un modèle plus proche des citoyens qui se démarque clairement des modèles ultra-libéraux américains ou chinois. L’Europe au service des européens, pour plus de justice et d’égalité. Une Europe forte qui pourrait proposer au reste du monde sa vision. Je suis persuadé que tout pourrait aller vite, une Europe de la défense, une Europe des droits, une Europe de la fiscalité, de la santé, de l’éducation… Mais sans chef, rien de tout cela, seulement une Europe moribonde dont mon fils me demandera peut-être un jour : « Au fait Papa, c’était quoi l’UE ? ».