Une semaine déjà depuis que l’horreur a frappé à nos portes. 130 victimes désormais. La France a basculé. L’Europe aussi sans doute.
Les églises qui sonnent le glas. Une minute de silence lundi. Moment fort et solennel vécu dans mon laboratoire avec tous mes collègues, sans exception.
Et puis l’état d’urgence. Je n’aurais jamais pensé vivre en France cette situation qui en dit long sur l’état du pays. Est-ce là une illustration du monde de demain ? Ou bien une simple parenthèse ? Car ce n’est pas ce que je voulais offrir à mon fils Paco. Peu importe les concessions et les sacrifices mais débarrassons au plus vite la planète du cancer djihadiste et de ceux qui le soutiennent, du fanatisme, du nihilisme pour que la lumière revienne.
J’étais à Paris jeudi pour une séminaire. Quai de Grenelle, à deux pas de la Tour Eiffel. Retour dans une ville meurtrie qui panse ses plaies. La ville était calme. Déserte aussi. C’est étrange de voir le Champ de Mars presque vide. Les touristes sont absents, mais ils ne tarderont pas à revenir car Paris restera éternellement Paris. Et les parisiens continuent de vivre, sans doute stressés, tristes, apeurés, mais présents, courageux et déterminés.
J’ai vécu les attentats suicide d’Istanbul en novembre 2003, revendiqués par Al-Qaïda, qui ont fait plus de soixante morts et des centaines de blessés. J’en ai déjà parlé sur ce blog. J’étais en congrès à 500 mètres du consulat britannique qui a été soufflé par une explosion. L’incompréhension, le chaos, la peur. Je suis resté malgré tout. J’ai vu Istanbul vidée de ses touristes, les souks déserts, mais les turques debout et prêt à lutter. J’ai repensé à cet épisode tragique jeudi dans le métro parisien.