Archives de catégorie : Politique

Aveu de faiblesse ?

Comme je l’écrivais hier, la solution militaire a été écartée dans la résolution du conflit en Syrie au profit de la voie diplomatique. Les Etats-Unis et la Russie ont finalement trouvé un accord hier après trois longues journées de négociations intenses. Bachar el-Assad et son clan doivent donner dans les jours qui viennent une liste exhaustive des stocks d’armes chimiques et autoriser les experts de l’ONU à visiter les sites. Un ultimatum a été fixé à Damas pour le retrait de ces armes, la mi-2014. Fait inattendu, Cet accord prévoit une résolution de l’ONU qui autoriserait le recours à la force si le régime syrien manquait à ses engagements.
Russes et américains ont pu trouver un compromis. La Chine salue l’accord. On évite un engagement militaire risqué et un embrasement. Mais avons nous régler le problème ? Non. Le conflit va perdurer. Damas aura toujours la capacité à fabriquer des armes chimiques.
Je me pose une autre question. Cet accord sera-t-il vu comme un aveu de faiblesse de la part des grandes puissances ? Ouvrant ainsi la porte à la violation de toutes les règles internationales par les despotes et les groupes terroristes.

Vers un règlement diplomatique

La diplomatie, c’est la voie que semble emprunter les Etats-Unis, et de fait la France, comme réponse à l’emploi d’armes de destruction massive dans la guerre civile syrienne.
Suite à la réunion du G20, Bachar el-Assad a annoncé qu’il était d’accord pour suivre la proposition russe qui consiste à confier à l’ONU le contrôle et la destruction du stock d’armes chimiques de son armée. Bien joué Mr Poutine. Vous sauvez probablement le clan el-Assad et les nantis de Damas.
Je n’étais pas pour une intervention forte et une implication militaire dans ce conflit au combien complexe car le risque était une propagation et un embrasement de la région. Mais de la à ne presque rien faire. De là à ne pas punir ceux qui ont osé se servir d’armes chimiques contre une population démunie. Quelle injustice. Les rescapés, les familles des victimes et les véritables rebelles qui aspirent à la liberté vont vivre le reste de leur vie avec une sentiment d’impunité qui annonce la poursuite sans fin de la guerre.
Contrairement à ce que dit Vladimir Poutine, je n’ai jamais cru à l’emploi de ces armes par les opposants au régime en place afin de provoquer l’intervention de l’Occident. Comme Ban Ki-Moon, je ne crois pas à la bonne volonté du gouvernement Syrien. Bassar ment tranquillement et a commencé à disséminer et cacher ses armes. A mes yeux rien n’est réglé.

Les semaines écoulées marqueront certainement l’année 2013.
Il y a eu le rapprochement Etats-Unis – France. « Notre plus vieil allié », comme l’a dit John Kerry. Cela aura des conséquences positives dans le futur. Je pense que sans la pression mise sur les épaules de Bachar par ces deux pays, ce dernier n’aurait pas bougé d’un pouce, même si il sort vainqueur, pour moi, de cet affrontement.
On a pu voir V. Poutine à l’oeuvre qui n’a d’autre option que l’opposition et le veto. La Russie se replie sur elle-même, s’isole et défend le peu d’alliés (non recommandables) qui lui reste.
La Chine toujours un peu à l’écart et toujours prête à mettre des bâtons dans les roues des occidentaux, sans lesquels elle ne pourrait pourtant pas se développer.
Une n-ième triste démonstration de la non-existence d’une Europe forte et soudée.
Et l’ONU qui ne sert plus à grand chose, mais cela ne date pas d’hier.

Les Etats-Unis qui continuent à dominer, les deux grands qui essayent d’émerger et n’ont d’autres choix que l’opposition, l’Europe sans pouvoir et les petits qui s’accrochent et veulent peser. La scène internationale qui se construit pour les décennies à venir.

Syrie : Agir ou laisser faire ?

Le titre du billet écrit lundi dernier était bien choisi. Il reflète parfaitement la situation actuelle à laquelle le conflit syrien conduit nos pays.

Agir. Il y a des risques évidents d’embrasement dans la région avec un probable durcissement des relations avec la Russie et des représailles possibles en Europe, au Liban et en Israël. J’ai lu hier dans le Figaro l’interview donné à un journaliste français par Bachar el-Assad. Rien de vraiment surprenant. Bachar joue bien son rôle, sûr de lui, niant l’emploi d’armes chimiques et se faisant très menaçant vis à vis des énemis de la
Syrie.
Laisser faire. Dans ce cas les Etats-Unis, l’Europe et d’autres, Turquie en tête, perdrait leur crédibilité qui est déjà sérieusement entamée depuis l’apparition du terme  » ligne rouge  » allègrement franchie. Ne pas punir
l’utilisation d’armes chimiques de destruction massive serait une grâve erreur. Mais encore faut-il des preuves solides quant à l’identité des coupables.
La situation est donc délicate. Mais l’Amérique se sent humiliée. Je penche donc pour une riposte mesurée dans les jours qui viennent (sans doute après des négociations avec la Russie et la Chine), c’est à dire après
le vote du congrès américain.
Quant aux conséquences… L’avenir nous le dira, mais il est indéniable que nous sommes assis sur un tonneau de poudre.

Le piège syrien

Le gouvernement de F. Hollande se trouve actuellement dans une position isolée et très inconfortable, après le retournement de situation aux Etats-Unis. B. Obama a en effet décidé ce weekend de consulter le parlement sur une éventuelle intervention en Syrie contre le régime de Damas, comme l’a fait avant lui le premier ministre britannique. Les anglais ont dit non. La réponse américaine arrivera dans une semaine. D’ici là il se peut que le Président français aussi de demander l’avis au peuple.

Le conflit syrien est devenu un véritable piège pour les occidentaux. Pour le moment Bachar el-Assad est gagnant et une partie de son peuple continue de souffrir et de payer très cher son opposition. De notre côté on se sait pas comment agir car on sent bien que la situation pourrait vite dégénérer, d’autant plus que le Russes et les Chinois continuent de soutenir le dictateur. L’Iran a également promis des représailles en cas d’ingérence. Le Liban et Israël pourraient subir les conséquences d’une aventure mal préparée.

Je persiste pourtant à penser qu’il ne faut pas abandonner les syriens et surtout qu’il faut punir l’utilisation d’armes chimiques. Comment faire ? Je n’ai pas la solution, comme je l’écrivais avant hier. Une intervention au sol serait une erreur dramatique. Des frappes de missile sur des cibles sélectionnées et annoncées pourraient aider mais ne régleraient rien à elles seules.
Il faut négocier avec tous nos partenaires (Russie, Ligue arabe…) et peut-être passer par une résolution de l’ONU. Mais tout cela prend du temps. Temps gagné pour Bachar.

Comment intervenir en Syrie ?

Rapidement, directement, massivement. Voilà ce que je peux entendre ou lire.
Je serai beaucoup plus réservé, plus prudent, comme toujours lorsque le sort et la vie d’êtres humains sont en jeu.

Déboulonner Bachar el-Assad et mettre un terme à la dictature ne serait pas un mal, bien au contraire. Cela est d’autant plus vrai, et plus urgent, que l’utilisation par son armée d’armes chimiques contre la rébellion ne fait guère de doute. Mais après ?
Les cas précédents ne sont pas encourageants. Il faut oser parler d’échec pour l’Irak, l’Afghanistan et plus récemment la Libye. Nous avons voulu installer la paix et la démocratie. A la place le peuple a droit à la violence quotidienne et au chaos.
Nous devons donc apprendre de ces échec et de nos erreurs. Une intervention militaire directe n’est sans doute pas la solution pour la Syrie tout comme l’option diplomatique n’en est plus une. Il faut donc agir indirectement, à plusieurs et de façon concertée et lourdement pour éviter l’enlisement. Il s’agit donc d’aider les opposants au régime sur les plans militaires et financiers en évitant de reproduire les erreurs commises en Libye. Si l’opération de renversement réussit il faudra continuer à aider les syriens pour ne pas tomber dans le piège de la guerre civile animée par la soif de pouvoir.
Je ne suis bien sûr pas dupe. Cela est certes facile à écrire mais moins facile à réaliser d’autant plus que le problème syrien est complexe et étendu en réalité puisqu’il oppose des clans et des courants de l’Islam. Et je ne parle pas des liens entre la Syrie et la Russie qui donne une coloration guerre-froide à l’actualité du moment.

L’Egypte va-t-elle basculer dans une guerre civile ?

J’avais suivit de près la vague de révolutions au printemps 2011 qui a vu la chute de nombreux dictateurs en Afrique du Nord. J’ai d’ailleurs à l’époque écrit plusieurs articles sur le sujet en manifestant de vives inquiétudes pour la suite car je sais que l’on ne passe pas en un clin d’oeil du despotisme à la démocratie. Mon pays et sa révolution de 1789 en est le parfait exemple.
Aujourd’hui je m’inquiète de l’avenir de ce beau et grand pays qu’est l’Egypte.
Mohamed Morsi, chef du parti Liberté et Justice qui représente les Frères Musulmans, a été renversé et emprisonné en juillet dernier par les militaires après des mois de contestation et manifestations. Le peuple, en particulier les jeunes, voyait venir des heures sombres. Ses espoirs de liberté et de justice se retrouvaient enveloppés dans le voile de la Charia, s’évaporant peu à peu.
Morsi a donc été écarté par les militaires alors qu’il était pourtant le premier président élu d’Égypte et le premier civil à occuper la plus haute fonction. Un an après ses premières élections libres, l’Egypte subissait un coup d’état. Ni plus, ni moins.
En quelques jours la situation a dégénéré. Les affrontement récents entre les partisans du Président Morsi déchu et les forces de l’ordre ont fait des centaines de morts. Le pays s’embrase. Nous sommes au bord de la guerre civile, avec les pro-Morsi d’un côté et les anti-Morsi de l’autre. La violence et la haine se déchaînent et se propagent. Le pays peut basculer dans une spirale infernale à tout moment. Je ne le souhaite pas. Les Egyptiens ne méritent pas ça.
Quoi qu’il arrive, les événements sanglants des jours derniers vont laisser des traces indélébiles dans l’histoire du pays. Il faut pourtant espérer que le calme et la raison reviennent. Une guerre civile aurait des conséquences désastreuses pour l’Egypte, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient et l’Occident. L’Europe en particulier et les Etats-Unis se doivent d’aider l’Egypte à retourner sur le chemin de l’apaisement et de la démocratie. Le temps presse. Les jours qui viennent s’annoncent capital pour le pays du Sphinx et des Pyramides.

Attaque de pompiers au Mirail

Fais divers devenu hélas presque banal.
Des pompiers ont été blessés volontairement dans le quartier sensible du Mirail à Toulouse. J’ai découvert la triste nouvelle ce matin dans le journal (voir ici).
Je viens d’aller lire en diagonal les commentaires liés à cette attaque en règle sur le site des journaux Le Monde, le Figaro et Libération, comme je le fais souvent. Il y a des centaines de réactions qui en disent long sur l’état d’esprit actuel des citoyens et sur le possible futur.
Je vous invite à jeter un coup d’oeil aux remarques et critiques. Vous allez alors constater que le pays glisse lentement vers la droite. J’entends par là que le racisme et la xénophobie ne font que progresser. Même les commentaires des lecteurs de Libération sont violents dans leur ensemble. Cela reflète ce que j’appelle « le glissement ». Les gens ont peur et sont lassés. La situation économique difficile n’arrange rien. Le peuple cherche des coupables et des responsables aux maux de la société. Marine peut sourire. Le FN – l’extrême droite en général – profite de la situation. Tout s’annonce pour le mieux pour 2017.

Il faut bien avouer que la violence ne fait qu’augmenter dans les quartiers pauvres et les banlieues (et l’information circule plus) et que rien ne semble bouger depuis plus d’une décennie. Droite ou gauche au pouvoir, rien ne se passe. J’essaye souvent d’imaginer la vie des habitants dont la très grande majorité souhaite vivre tranquillement et en paix. Mais voilà, des petits groupes ont décidé que ces territoires étaient les leurs et que la loi de la République ne s’y appliquait pas. Que l’on ne vienne pas les déranger dans leur commerce et trafic. Pour l’instant, ils gagnent et leurs zones d’influence grandissent. Et aucun changement ne se profile.
La situation se dégrade. Vite. Le climat devient malsain et rappelle les débuts d’un autre siècle. Si rien ne se passe, ça finira mal, d’autant plus que les amalgames se font facilement et qu’au final tous sont mis dans le même sac.
Que faire ? Je n’ai pas la solution miracle. Existe-t-elle d’ailleurs ? Une chose est néanmoins certaines, il faut agir, être ferme, punir sévèrement quelque soit l’âge des délinquants. Ne rien céder, montrer qui gouverne et imposer la Loi. Mais cela demande à la fois une volonté et des moyens. J’ai donc peu d’espoir…

F.H. persiste

Serait-il le seul à y croire ? Y croit-il vraiment d’ailleurs ? Car son habit de chef d’état l’oblige à rester optimiste et positif pour ne pas démoraliser un peu plus les citoyens français qui ne voient aucun signe d’amélioration à l’horizon.
F. Hollande veut inverser la courbe du chômage à la fin de cette année. Il l’a redit encore aujourd’hui lors d’une conférence au salon aéronautique du Bourget. Joli rêve. La réalité sera sans doute bien différente et plus douloureuse.
La croissance n’est pas au rendez-vous. L’augmentation des taxes combinée à une navigation à vue incitent les investisseurs à la prudence. Dans ce contexte de crise, pourquoi le chômage diminuerait ? Tous les indicateurs sont dans le rouge pour cette année qui devrait voir la France en récession. Les plus grands instituts et les spécialistes s’accordent sur le fait que l’orage n’est pas encore derrière nous. En tous cas, je n’y crois pas. Il faudra attendre 2014 à condition que les hausses d’impôts s’arrêtent et que le gouvernement fixe un cap et des objectifs clairs. Il pourrait cependant y avoir une éclaircie truquée à l’automne lorsque le Président va demander aux mairies, conseils généraux et régionaux et autres institutions aux mains des socialistes d’embaucher massivement des jeunes en contrat aidé.
F.H. et son équipe ont commis bien des erreurs en une année, entre autres une rigueur trop vite imposée et un manque de clarté dans les prises de décisions (j’y décèle une sorte d’amateurisme). Le bilan est sans appel : hausse du chômage, augmentation de la dette, perte de confiance du peuple, perte de crédibilité et d’influence de mon pays.

Il n’y a pas de remède miracle face au chômage dans un monde globalisé où l’écart de niveau de vie et de protection entre les pays est immense. Mais je suis convaincu qu’un autre gouvernement n’aurait pas fait pire. Il faut proposer aujourd’hui une nouvelle voie et réfléchir à un réforme sérieuse de la fonction publique et des institutions et à l’introduction d’une dose de libéralisme si on ne veut pas voir le bel édifice s’effondrer.
Il y a cependant un hic, et de taille : il s’agit là d’un programme qualifié « de droite ». F.H. et les siens vont-ils oser ? D’un autre côté, ont-ils le choix s’ils visent une réélection en 2017 ?

Achat de drones par la France

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé il y a quelques jours que la France souhaitait acheter des drones de surveillances aux américains ou bien aux israéliens, les deux seuls pays au monde qui produisent aujourd’hui ces avions sans pilote. Le ministre déplore que « la France ait raté le rendez-vous des drones ». L’engagement récent des soldats français en Afghanistan et au mali a révélé le retard de notre pays, et plus globalement de l’Europe, dans cette technologies de pointe qui permet d’avoir une vision intégrale et précise d’un théâtre d’opération tout en limitant les troupes au sol.

Pour quelle raison l’Europe est-elle à la traine en matière de drones d’observation et d’attaque ?
Il ne faut pas chercher la réponse dans d’éventuelles lacunes au niveau de la R&D ou bien de l’industrie. Dans les secteurs de l’aéronautique et de l’aérospatial, l’Europe est en pointe. On peut mentionner de nombreux exemples du savoir-faire européen : le lanceur Ariane, Airbus avec son A380 et son A400M, le Rafale et l’Eurofighter, le système Galileo, Eurocopter et son Tigre, les satellites de télécommunication et d’observation et les missions spatiales scientifiques.
La raison est différente et sans doute double : psychologique et politique.
Psychologique, car les industriels et les militaires n’ont pas cru aux drones. Politique, car j’imagine que personne n’est d’accord sur le qui, quoi, où, comment, quand. Au final nous avons pris dix ans de retard. Mais nous ne sommes pas les seuls. Les Russes, Chinois, Japonais, Indiens… sont aussi loin derrière les américains et les israéliens.

Les drones, ou plus généralement les robots, c’est pourtant le futur de la guerre.
C’est ce que je devine après avoir vu un très bon reportage sur le sujet diffusé sur la 5 à 20h30 mardi dernier. La machine autonome va bientôt remplacer l’homme sur le terrain créant un dissymétrie inédite dans l’histoire : d’un côté des combattants humains, de l’autre des robots en tout genre qui recevront leurs instructions depuis des centres situés à des milliers de kilomètres des champs de bataille. Le monde sera-t-il plus sur pour autant ?

L’an deux

Nous avons soufflé la première bougie de Paco à la fin du mois de Mars et marqué au champagne son entrée dans l’an deux. Notre Président et son gouvernement viennent d’entamer leur deuxième année à la direction du pays. Faut-il là aussi sabrer le champagne ?

Cette première année socialiste aboutie à une situation catastrophique. La France est désormais en récession économique. C’est tout sauf une surprise. J’ai expliqué ma vision des choses il y a déjà longtemps, bien avant les fausses promesses des élections : le taux de croissance, de la France et de la plupart des pays européens, restera voisin de zéro pendant très longtemps si les règles du jeu ne changent pas. Le chômage n’en fini pas d’augmenter, tout comme la dette et le moral des citoyens est au plus bas. Le pays déprime et aucun signe ne laisse aujourd’hui présager d’un futur meilleur à court terme.
La faute à qui ? La réponse est complexe. A ce gouvernement en partie puisqu’il est aux commandes. A celui d’avant aussi même si le cap choisi était sans doute le bon. Et surtout à des choix idiots en terme de gestion budgétaire. Je n’en démords pas. La politique de rigueur imposée aux pays dits en difficulté est une calamité. Les preuves : le chômage augmente partout, la récession est là et le niveau de dette augmente malgré l’austérité ravageuse et l’augmentation des taxes. A-t-on besoin d’un doctorat en économie pour comprendre qu’un plan de rigueur mis en place partout au même moment avec des objectifs forts à atteindre sur un laps de temps très court en pleine période de crise mondiale est un très bon moyen d’aboutir à la faillite et à la décadence morale ? L’Europe est-elle entrain de se suicider ? La question mérite d’être posée. De plus cette rigueur qui conduit à l’affaiblissement des états et des peuples s’accompagne forcément d’un rejet de l’Europe et d’une montée des extrémistes de tous bords.
Il faut réagir vite et changer de route et de méthode sans perdre de vue les objectifs : le retour de la sainte croissance et la réduction de la dette.
Que doivent donc faire les ministres de F. Hollande en ce début d’an deux ? Les marges de manoeuvres sont très faibles et il n’y a pas de recette miracle (qui croit à une baisse du chômage à la fin de l’année ?). Augmenter encore les taxes tuerait le peu de croissance qu’il reste, on le sait tous. Il faut donc d’abord demander du temps pour redresser les finances publiques. Puis il faut enfin mettre sur pied une feuille de route pour réorganiser l’état (au sens large) et faire ainsi des économies. Attention, il ne s’agit nullement de dégraisser à tout va la fonction publique – cela serait rapidement désastreux pour la bonne marche du pays – mais de mieux structurer et organiser nos institutions et organismes ; être plus efficace en somme. Un exemple simple : ne peut-on pas simplifier la chaîne ville-communauté de communes-département-région-état ? La réponse va de soit. Certains proposent des plans de relance. Pourquoi pas. Mais dans ce cas, une question s’impose : ou trouver l’argent nécessaire ? Et puis il faut mettre en priorité les bons secteurs ; recherche, santé, éducation à mes yeux. Enfin, il faudrait réformer les activités financières et bancaires et les marchés. Mais la France seule ne peut rien, hélas. Les décisions doivent être prises à l’échelle de la planète sinon l’effet sera nul au mieux, négatif au pire.

On va rapidement connaître la stratégie choisie par notre gouvernement. Je ne suis pas très optimiste. Oseront-ils aller à l’encontre de leurs promesses, de leur vision, des intérêts personnels de leurs troupes ? Les choix à faire sont difficiles et sans doute douloureux à court terme. Mais avons-nous le choix si, nous, français et européens, voulons rester dans la course et pouvoir peser sur le futur de cette planète ?