Notre Président F. Hollande était en visite officielle aux Etats-Unis d’Amérique cette semaine.
Washington d’abord, où il a été reçu par son homologue B. Obama. Rencontre amicale et sincère. Il n’y a là rien de véritablement surprenant. La France et l’Amérique ont une histoire commune riche, et quoi que l’on en dise, les deux pays s’apprécient même si notre vision du monde diffère sans toutefois s’opposer réellement. De plus, en tant que démocrate, les deux hommes partagent des idéaux politiques, des objectifs sociétaux et ont une vue de l’avenir proche en particulier sur les grandes questions telles que les changements climatiques, l’énergie et la sécurité. On a également tendance à oublier que F. Hollande est certes socialiste, mais il est, peut-être d’abord, un libéral, au sens plutôt premier du terme. En bons français, certains disent qu’il est le chef de file de l’aile droite de la gauche. Il y a du vrai.
Après la côte est, direction la Californie. Rencontre avec des entrepreneurs et des industriels, en particulier ceux de la Silicon Valley. Je ne crois pas qu’il ait réussit à les convaincre que la France est le pays de l’entreprise. Nous avons certes de beaux atouts tels que l’éducation et les infrastructures, mais notre régime centralisé et complexe et un taux d’impôts élevé rendent les choses compliquées et parfois peu rentable. En tous cas, il les a sans doute rassuré investisseurs et entrepreneurs en montrant que la France prenait une orientation plus favorable à la création de valeurs et de richesses.La simplification très récente des règles du crowd-funding, ou financement participatif, est un exemple significatif. De plus cette approche révolutionnaire pouvoir mettre le citoyen au coeur de l’économie et peut-être ainsi donner naissance dans un futur proche à un nouveau paradigme économique et financier. En tout cas je le souhaite.
Cette visite en Amérique et la nouvelle orientation de la politique du gouvernement marquent-elles un changement de cap ? Probablement. Et j’en suis ravi. Il n’est bien sûr pas question de casser notre modèle et de le remplacer par un modèle ultra-libéral qui laisse un citoyen sur deux sur le carreau. Nullement. Il faut par contre simplifier le système, ramener notre dette à un niveau raisonnable, relancer la machine et surtout redonner confiance au français. Ce gouvernement a trois ans. Je lui souhaite bonne chance.
J’ai souvent critiqué sur ce blog les choix du gouvernement, en particulier sur l’augmentation des taxes. Je pense toujours que le niveau d’imposition est trop haut. Il faudra un jour le diminuer. Mais après réflexion, la stratégie de la gauche était peut-être la bonne. Il fallait commencer par renflouer les caisses et limiter la hausse de la dette. Ils ont sans doute réussi. La – très relative – croissance positive française en 2013 en est peut-être une preuve. Ensuite, et nous y sommes, on attaque la deuxième partie, c’est à dire la réduction des dépenses, sans changement fondamentaux, la simplification et la relance de l’économie. Si F. Hollande réussi, et je crois qu’il est sur la bonne voie, alors je donne peu de chance aux autres candidats en 2017, en particulier celui de l’UMP. D’autant plus que F. Hollande aura le soutien des chefs d’états européens car une France qui va mieux c’est une Europe qui fonctionne mieux.
Je ferai juste une remarque pour terminer. Les socialistes au pouvoir sont critiqués – même par moi sur ce blog ! – attaqués, décriés, en particulier par la droite, modérée et extrême. N. Sarkozy a probablement limité les dégâts lors de la crise qui a éclaté en 2008. J’en ai longuement parlé. Mais avant F. Hollande, nous avons eu 17 ans de gouvernement de droite. Et ? Aucune véritable grande réforme si ce n’est sous le règne de NS avec les retraites par exemple. Mais le problème de la dette, qui pèse plus qu’on ne le pense, n’a par exemple pas été traité. La critique est facile. Mais pour éviter qu’elle ne soit gratuite et inutile, il faut essayer d’être objectif et oser avouer ses erreurs, ses ratages. Et quand l’adversaire réussit, il faut le reconnaître.