Archives de catégorie : Art

Comme un robot

Il est rare que je fasse la publicité d’une vidéo amateur. Je les trouve souvent sans intérêt.
Voilà pourtant une vidéo que j’ai envie de partager : Comme un robot.
Preuve que la rue (ici à Paris), bien loin des plateaux de télévision, reste un magnifique laboratoire dédié à tous les arts, véritable lieu d’expérimentations, de créations et de performances.
Merci au journal Libération pour le lien.

La carte et le territoire

C’est le titre du dernier roman de Michel Houellebecq. Celui avec lequel il a obtenu le prix Goncourt (voir mon billet du 8 novembre).
Comment ne pas aimer ? J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, dans la vie de Jed Martin. Sans doute parce que j’étais sur mes gardes ; on ne plonge pas comme ça dans une oeuvre de M.H. Mais une fois rassuré par la force du texte, j’ai dévoré les 400 pages au travers desquelles il décrit à merveille – comme seul lui sait le faire – la France et le Monde d’aujourd’hui et peut-être celui de demain. Voilà revenu le véritable M.H., l’auteur prodige de Les particules élémentaires et de Plateforme. Un roman français qui fera date, je n’en doute pas. Quant au prix, il est amplement mérité.

Page 330 du roman, on peut lire au sujet de l’économie :
« En quoi est-ce qu’une discipline qui ne parvient même pas à faire des pronostics vérifiables pourrait-elle être considérée comme une science ? ».
Je suis entièrement d’accord avec ces propos. L’économie est une croyance, avec ses dogmes, mais certainement pas une science. Et une croyance qui ruine des millions de vie.
L’indice CAC 40 vient de passer aujourd’hui au dessus des 4000 points ; cela n’était pas arrivé depuis avril dernier. A croire que tout va bien. Pour certains, sans doute…

Pour écrire un seul vers

Il faut avoir vu beaucoup de villes, beaucoup d’hommes et de choses, il faut connaître les bêtes, il faut savoir comment volent les oiseaux et savoir le mouvement qui fait s’ouvrir les petites fleurs au matin.

Il faut pouvoir se remémorer des routes dans des contrées inconnues, des rencontres inattendues et des adieux de longtemps prévus, des journées d’enfance restées inexpliquées, des parents qu’il a fallu blesser, un jour qu’ils vous ménageaient un plaisir qu’on n’avait pas compris (c’était un plaisir destiné à un autre…), des maladies d’enfance, qui commençaient étrangement par de profondes et graves métamorphoses, des journées passées dans des chambres paisibles et silencieuses, des matinées au bord de la mer ; il faut avoir en mémoire la mer en  général et chaque mer en particulier, des nuits de voyage qui vous emportaient dans les cieux et se dissipaient parmi les étoiles et ce n’est pas encore assez de pouvoir se souvenir de tout cela.

Il faut avoir le souvenir de nombreuses nuits d’amour, dont aucune ne ressemble à une autre, il faut se rappeler le cri des femmes en gésine et l’image des blanches et légères accouchées endormies, qui se referment. Il faut avoir aussi été au côté des mourants, il faut être resté au chevet d’un mort, dans une chambre à la fenêtre ouverte, aux rares bruits saccadés.

Et il n’est pas encore suffisant d’avoir des souvenirs. Il faut pouvoir les oublier, quand ils sont nombreux, et il faut la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore ce qu’il faut. Il faut d’abord qu’ils se confondent avec notre sang, avec notre regard, avec notre geste, il faut qu’ils perdent leurs noms et qu’ils ne puissent plus être discernés de nous-mêmes ; il peut alors se produire qu’au cours d’une heure très rare, le premier mot d’un vers surgisse au milieu d’eux et émane d’entre eux.

Rainer Maria Rilke (1875-1926 poète et écrivain autrichien)
Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (1910)

Un texte magnifique que j’aurais aimé écrire.
Joyeux Noël à vous tous.

Into the Wild

J’ai regardé hier soir pour la nième fois ce film de Seann Penn. Je ne m’en lasse pas. Tout comme je ne me lasse pas de la lecture du livre du Jon Krakauer.
La quête du bonheur d’Alexander Supertramp, alias Christopher McCandless, qui le conduira de la Géorgie à l’Alaska, où il mourra en paix dans le bus n°142 de Fairbanks, n’en finie pas de me fasciner et de m’interpeller. Quelle superbe et glorieuse épopée. Quel merveilleux voyage initiatique fait de rencontres, d’échanges, de leçons.
On aurait aimé une autre fin, naturellement. Nombreux sont ceux qui ont vu dans Alexander un jeune homme prétentieux et dépourvu de sentiments. Mort stupidement car se croyant invincible. Je n’y crois pas. Ce n’est pas par défi qu’il a choisi de se perdre dans les infinies contrées de l’Alaska mais bien pour explorer les limites de la solitude en se retirant du monde moderne.  Juste avant de mourir, il écrira sur la page d’un livre : «  Happiness only real when shared  ». Preuve qu’il avait finalement trouvé la vérité.
Je vous laisse méditer ses mots…

Le Goncourt va à Houellebecq

Michel Houellebecq vient de recevoir le prix Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français, pour son roman La carte et le territoire publié chez Flammarion.
C’est à mes yeux parfaitement mérité. Mais nul doute que ce choix va faire parler et couler beaucoup d’encre. Il n’y a pas de juste milieu avec MH ; on aime ou on déteste.
J’ai adoré tous ces ouvrages (je n’ai pas encore lu le dernier mais je vais me précipiter) et je considère MH comme le meilleur écrivain de sa génération. Il y a un style Houellebecq, une approche/accroche Houellebecq et un contenu Houellebecq. Nous sommes d’ailleurs peut-être proche du génie absolu. Alors pardonnons lui ses quelques écarts et frasques.

La romancière Virginie Despentes s’est vue quant à elle attibuer le prix Renaudot pour Apocalypse bébé paru chez Grasset. Rien à dire si ce n’est  » félicitations « .
Même si l’égérie underground des punks et des lesbiennes a un peu perdu de sa fougue – le temps passe, n’est-ce pas !? – la lecture de ses romans reste un moment de plaisir et d’évasion.

1000 Chercheurs parlent d’avenir

Nous étions hier soir Estelle et moi à Paris à la Mairie du 5ème arrondissement pour l’inauguration de l’exposition 1000 Chercheurs parlent d’avenir de l’artiste Pierre Maraval.
Le photographe a réalisé le portrait de mille chercheurs de tous les ages et de toutes les disciplines scientifiques. Les portraits géants sont projetés en nocturne sur la façade avant du Panthéon dans le cadre de la Fête de la Science. Un livre regroupant les 1000 visages accompagne cette «  exposition monumentale  ».
L’exposition a en fait pour thème le futur de l’humanité vu par les chercheurs qui le préparent, le façonnent. Ainsi, il a été demandé à chacun d’entre-eux d’écrire une courte phrase symbolisant le futur de notre monde.

J’avoue avoir été quelque peu impressionné et ému lorsque j’ai vu apparaître sur le mur de ce célèbre lieu chargé de tant d’histoire mon visage, mon nom et mes mots : Aller demain explorer des mondes inconnus chargés de mystères.
Surpris aussi par le caractère optimiste de toutes les phrases que j’ai lu. Tant mieux ; il est rassurant de voir que nous n’avons pas encore baisser les bras malgré tout ce que l’on peut entendre et lire sur l’avenir cauchemardesque de l’humanité. Un seul bémol néanmoins : le Chercheur n’est pas le Décideur…

Deux livres

Voici deux ouvrages que je vous conseille pour les jours de pluie annoncés.

Tous ruinés dans dix ans ?
Il s’agit du dernier essai de Jacques Attali. Une mise en perspective et une analyse profonde de la dette et des risques qu’elle fait courir à notre société. Je le conseille à tous nos hommes politiques pour bien préparer ce qui sera sans doute l’un des grands thèmes de la prochaine élection présidentielle. A noter que F. Bayrou avait été très clairvoyant sur ce défi qui attend les pays développés, puisqu’il en avait fait déjà en 2007 un point central de sa campagne. Il faut regretter qu’il n’ait pas été entendu ou écouté.

Réparer la Planète – La révolution de l’économie positive.
de M. Rouer et A. Gouyon. Grâce à un remarquable travail de fond, cet ouvrage démontre clairement qu’il n’est pas encore trop tard pour changer de directions et ainsi franchir sans trop de secousses les caps qui nous attendent dans les prochaines décennies. Les solutions techniques sont là ou à portée dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’habitation, de l’agriculture… En les combinant à des changements relativement peu contraignants de nos modes de vie et de consommation, on pourrait bâtir un monde vivable pour la majorité des êtres humains et éviter le désastre annoncé.
Il faut désormais de la volonté et surtout du courage politique pour imposer un changement de paradigme. Hélas, je ne vois rien venir depuis le sommet de Copenhague. La crise économique et les changements climatiques bien visibles ne semblent pas avoir créé, du moins chez ceux qui dirigent, une prise de conscience. Et pourtant le temps nous est compté…
En lien avec ce livre, le site internet BeCitizen que je vous invite à visiter.

Orléans Jazz

Après une planche et un bon verre de vin rouge à l’Antitode, petite promenade en amoureux samedi soir dans les allées du jardin de l’évêché à savourer les airs de Jazz du groupe Pink Turtle qui se produisait dans le cadre du festival Orléans Jazz 2010. Un vrai régal pour les oreilles et pour la palais puisque nous avons dégusté un excellent Chinon rouge au grès des mélodies (avec de surprenantes reprises au format jazz de grands tubes du rock et du hard-rock). Un seul regret, la température extérieure un peu basse pour la saison ; dix degrés de plus auraient été appréciés.
Mais cela devrait s’améliorer cette semaine. Tant mieux puisque le festival – que je recommande à tous, amateurs éclairés ou non – se termine samedi prochain. Et puis n’oublions pas la l’incontournable Fête de la Musique, célébrée aujourd’hui un peu partout dans le monde. Un bel héritage  » à la française « .

Ballade au parc floral de La Source

Profitant d’un temps estival, nous sommes allés en famille hier après midi se balader au Parc floral d’Orléans-la-Source. Une première pour moi, je dois bien l’avouer, dix années bientôt après mon arrivée dans la région. Trois heures passées à arpenter paisiblement les allées de ce parc de 35 hectares tout en admirant les arbres et les plantes des différents jardins dont la roseraie, le jardin de dahlias et celui d’Iris. Je félicite ici les jardiniers et paysagistes pour leurs créations et aussi leurs méthodes écologiques. Nous avons bien sûr visiter la serre aux papillons ; un véritable moment de bonheur. Et j’ai enfin vu La Source (actuelle) du Loiret, ce petit affluent qui n’est autre qu’une résurgence de la Loire.
En conclusion, n’attendez pas dix ans, courrez visiter et profiter de ce lieu onirique.

Astoria 7

Je suis rentré hier soir du congrès Space propulsion 2010 qui s’est déroulé cette semaine dans le magnifique palais des congrès Kursaal au coeur de la ville de Saint-Sébastien dans le pays basque espagnol. C’est dans ce superbe bâtiment de l’architecte José Rafael Moneo Vallés qu’a lieu chaque année au mois de septembre le festival international du film de San Sebastián.
Ce congrès a permis de faire le point sur les dernières avancées technologiques en matière de propulsion spatiale ainsi que sur les programmes en cours et à venir. On a pu en particulier constater que la propulsion électrique est en pleine croissance, avec un intérêt manifesté pour le transfert d’orbite des satellites, la correction de trajectoire de mini-satellites et pour les missions d’exploration interplanétaires. L’engouement pour la propulsion à plasma était illustré par le fait que de nombreuses conférences furent consacrées à de nouveaux concepts de propulseurs (moteur helicon à double couche, moteur à «  cups  » magnétiques, propulseur à tuyère magnétique) ainsi qu’à des évolutions des moteurs à effet Hall, qui, de part leur niveau de performance et caractéristiques (notamment rapport poussée/puissance, rendement et masse), ont un bel avenir devant eux. Il y a également eu plusieurs exposés dédiés à la propulsion électrique à forte et très forte puissance (moteur, réacteur nucléaire associé, architecture de vaisseau). Enfin, sur le plan de la physique des sources d’ions pour la propulsion, je retiendrai des avancées  sur les mécanismes à l’origine d’une double-couche ainsi qu’un besoin fortement exprimé en terme de données expérimentales au niveaux micro (FDVI, FDEE, sections efficaces, flux aux parois…) et macroscopique (poussée, divergence).

Au cours de cette semaine bien remplie, j’ai eu la chance et le plaisir de séjourner dans l’hôtel au design très contemporain Astoria7 qui a remplacé l’emblématique cinéma Astoria de San Sebastián. Cet hôtel, situé au coeur de la ville,  offre un décor tout à fait surprenant : chacune de ses 102 chambres est dédiée de façon unique et individuelle à une personnalité du cinéma ayant participé au festival international de cinéma de San Sebastián. J’ai ainsi pu profiter de la chambre  » Ali MacGraw « , épouse de Steve McQueen et interprète inoubliable du film Love Story sortit en 1970.